Book Notes

10 façons de bouleverser le monde

Et si Hitler avait gagné la Seconde guerre mondiale, quel serait le monde aujourd’hui ? Et si le bug de l’an 2000 s’était vraiment produit, serions-nous libres de nos faits et gestes ? Notre Histoire se joue à bien peu de choses. Dix grands noms de la science-fiction, le temps d’une nouvelle, deviennent les maîtres du monde …

Une lecture de décembre 2017 à janvier 2018 (19 jours … vraiment trop long !) que je me suis efforcé d’oublier tellement elle m’a dépité.

J’ai ressorti ce recueil à l’occasion de la présentation d’ouvrages de SF à mes 3èmes (en 2018 donc, avec ma classe de 3ème préférée), sachant que l’uchronie était peut-être un concept nébuleux pour eux, mais juste histoire d’évoquer le terme et ses possibilités.

Et au final, j’ai teeeellement bien fait de ne pas l’avoir présenté.

Le jour-là, panne d’Internet au boulot, et du coup rien à faire entre midi, j’ai été le récupérer sur l’étagère où j’avais placé tous les livres qui restaient en attendant la présentation de l’après-midi. J’ai lu la première nouvelle.

No fucking way. Je ne présente pas ça à mes loulous. C’est trop compliqué – déjà le concept d’uchronie comme je le visualise ils vont passer à côté, et le langage c’est même pas la peine (bien trop soutenu !). Bon.

Du coup, j’ai un peu continué pour moi. Mais une nouvelle à la fois. Honnêtement, je n’en ai aimé que deux, et vers la fin, et j’avais hâte de terminer. Sachant que je me méfie d’Alain Grousset depuis sa … bourde ? son passage sur le consentement à vomir dans La guerre de 14 n’a pas eu lieu (une fois encore, le consentement, c’est important bourdel).

Donc, première nouvelle, Pierre Pelot. Déjà, ça commence mal, j’ai de très très mauvais souvenirs de lui (L’été en pente douce à douze ans, ça n’était pas une bonne idée). Et rien que le paragraphe d’introduction … le point de divergence, c’est l’Arche de Noé.

Aka, de la religion.

Aka, et je refuse de m’excuser, pas de l’Histoire pour moi. Donc, pas de l’uchronie à mes yeux. Ca part donc très mal.

Même si la nouvelle en elle-même est plutôt sympathique sans cette introduction et cette appartenance au recueil. Le scriveur de fictions, why not. L’univers, sa géographie. Mais pour moi pas de l’uchronie – enfin c’est sûr que le monde est bouleversé, mais contrat pas rempli à mes yeux.

Jean-Marc Ligny prend la suite. J’ai envie de le lire depuis un certain temps donc je suis contente. C’est de la Préhistoire … heu, ok, à voir l’uchronie là-dedans. Alors, certes, y a quelque chose dans le pitch (les Cro Magnons et pas les sapiens qui se développent) mais la présentation est über compliquée. Le vocabulaire très travaillé, les paragraphes longs, les dialogues pas présentés comme tels donc perturbants … c’est vraiment très lourd, et j’ai définitivement lâché l’affaire pour les 3èmes. Pour moi, je n’en étais pas loin.

Je connais Fabrice Colin de ses Comme des fantômes : histoires tirées du feu et Bal de givre à New-Yorkavec des choses que j’aime énormément et d’autres beaucoup moins. Si le principe m’a intéressé (Cléopâtre survit aux aspics pour tuer Octave avec et créer sa propre dynastie – en mourant quelques mois plus tard apparemment), le récit se focalise sur l’esclavage qui aurait dû être aboli, et nous coupe d’une bonne partie de la découverte de cet univers uchronique, ce qui m’a un peu déçu.

Avec Michel Page, j’ai eu l’impression qu’il fallait vraiment avoir de solides notions en Histoire pour gérer ce recueil. Je ne me défends pas trop mal mais la période Henri de Navarre n’est définitivement pas dans mes cordes au quotidien, surtout dans un récit uchronique aka j’ai l’impression qu’il faut avoir de bonnes bases pour gérer l’Histoire de la fiction … donc largué tout du long parce que pas de point clairement défini. Et Corneille s’invite dans cette galère. L’auteur a la gentillesse de proposer un petit point à la toute fin de sa nouvelle, mais à ce moment j’en étais déjà à lire un texte toutes les semaines ou presque pour finir le livre, donc plus vraiment intéressé.

Une fois encore, j’adore les prémisses du texte de Johan Heliot en sachant pertinemment que je n’aimerais pas du tout son traitement. C’est sur Napoléon – pas du tout un de mes personnages historiques favoris, mais devenu empereur des Amériques. Why not … sauf que ça ne sert strictement à rien et à la fin j’ai eu clairement l’impression qu’on s’en fichait. Sans parler du côté récit militaire qui me passe agréablement par-dessus la tête (enfin même pas agréablement) et maritime (je déteste les récits maritimes – et je vous jure je ne fais pas exprès, c’pas ma faute si le recueil combine tout ça).

J’ai eu un gros sursaut d’espoir avec Laurent Genefort. C’est la première fois que je lis cet auteur. Alors quand il me parle de Brigades du Tigre, des années 30 toujours en mode 1ère Guerre mondiale, je suis toute pupilles. Marie Curie en pleine recherches a été enlevée et les Prussiens s’en mêlent, et il est question de la bombe atomique et c’est trop génial et il faut en faire un roman ❤ Rien que pour ça, le recueil n’aura pas été une perte de temps !

Xavier Mauméjean parle de Rod Serling, créateur de la Twilight Zone. Il sait comment me parler XD L’idée est vraiment originale. Les Allemands ont gagné la 2nde Guerre mondiale, mais on est aux Etats-Unis dans les studios télé. Forcément, je n’ai pu qu’être scotché. L’époque de mon mémoire sur les séries télé est peut-être loin, mais dammit c’est génial. L’auteur présente en parallèle les avancées technologiques de cet univers, en pleine guerre froide également (1963), avec des touches de rappel historiques sur l’issue de la guerre. Matheson fait même une apparition ^^ Les références, tant à la littérature de SF qu’au cinéma, sont nombreuses, et tellement cool. J’en aurais adoré un roman aussi ❤

Roland C. Wagner évoque une France coupée en deux suite à la 2nde Guerre mondiale (elle a toujours autant de succès en uchronie), et des adolescents qui se lancent en contrebande sur un coup de tête. C’est frais et rythmé, avec juste un petit regret pour un manque de contexte peut-être. Mais ça me donne très envie de poursuivre ma découverte de cet auteur.

Alain Grousset entame la fermeture du recueil avec un thème que je connais bien : Tchernobyl et ses conséquences. Oui. C’est à aborder, à évoquer. Le contexte m’a plu, ainsi que la manière dont il en parle, mais le but du récit (récupérer un album de photos contaminé pour une mère mourante) me laisse dubitatif. Certes c’est beau et poétique, mais aussi vraiment dangereux et le narrateur a peur d’avoir contaminé sa petite soeur et lui-même. J’ai eu un petit côté « tout ça pour ça » aussi, parce que c’est très court.

Et on termine avec le bug de l’an 2000, avec Chris Debien. On joue avec Alice au pays des merveilles dans un univers technologique où le net est surveillé (bon déjà ça, ça m’a fait froid dans le dos même s’ils se présentent comme des Gardiens … mais bien sûr). C’est dynamique, intéressant, et j’aurais aimé le découvrir sous forme plus longue, voire visuelle.

La fin a donc été bien plus plaisante que le démarrage … mais ironiquement c’est juste à la rédaction de cet article que je m’en rends compte. Le recueil est très lourd, je trouve, difficile à comprendre pour les plus jeune et demande énormément de références extérieures pour l’analyser en classe, donc je doute de pouvoir m’en servir de cette manière. Tant pis. Mais je suis content d’avoir découvert quelques auteurs que je ne connaissais pas et m’être régalé de récits d’autres que j’apprécie déjà.

C’est dommage, parce que j’avais complètement oublié les jolies surprises de fin de ce recueil. Il ne m’est resté de souvenirs que l’ennui, le vocabulaire lourd, le trop plein d’informations – on peut lire de uchronie sans avoir besoin d’un doctorat en Histoire … un livre que, au final, je ne regrette pas plus que ça.

*

Book Notes

Les femmes qui lisent sont dangereuses

Les femmes et la lecture dans l’art occidental « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. « 

Pour cette lecture vintage, on remonte à 2018. Mais pas vraiment avec plaisir.

Honnêtement, je ne sais pas ce que j’attendais. Quelques oeuvres d’art avec des commentaires légers, pour rester plongés dans lesdites oeuvres.

Pas à une introduction de plus de vingt-cinq pages intitulée Sextuelle qui se lance dans toute une métaphore filée de la lecture, des femmes et du sexe. (« Car la femme qui lit est une insatiable sexuelle. Au lieu de lire, elle ferait mieux de frotter le parquet de son appartement tous les matins, de s’injecter des lotions calmantes dans le vagin(…) » …).

Passionnant.

Même si certaines des oeuvres présentées ensuite m’ont plu, je reste sur cette première impression chiante et hors de propos.

J’ai apprécié découvrir le travail de Julia Margaret Cameron avec une photo d’Alice Liddell, le modèle d’Alice au pays des merveillesLa Grammaire magique de Jessie Marion King m’a donné à voir un autre versant de l’Art nouveau.

Mais le début m’a tellement plombé que je regrette presque de m’être accroché et de ne pas avoir refermé le livre dès le début de cette intro ridicule. Le pire, c’est qu’il y a des éléments intéressants d’histoire de la lecture, mais cette focalisation sur le sexe est trop agaçante pour donner envie de continuer.

Franchement, je n’arrive pas à croire qu’un livre ayant pour thème principal la lecture ait pu se barrer aussi loin dès l’introduction. Vous l’avez lu ? Il vous a plu ?

Book Notes

Les hommes dénaturés

Encore plus pernicieux qu’on ne le prévoyait, les effets de la pollution chimique ont entraîné une chute radicale du taux de la fertilité dans le monde. Il n’y naît pratiquement plus d’enfants. A tel point que certaines personnes en mal de progéniture en arrivent à traiter leurs animaux domestiques comme d’authentiques bébés … Mais cette situation entraîne probablement de plus sombres déviations, comme le soupçonne Shana Walders, une jeune appelée de l’armée américaine, quand, participant à l’évacuation d’une zone rendue dangereuse par le déraillement d’un transport de produits toxiques, elle se retrouve face à l’inconcevable dans une société où les manipulations génétiques sont soumises à de sévères limitations. Les Etats-Unis seraient-ils en train de se transformer en une nouvelle île du docteur Moreau ?

J’ai découvert ce roman  il y a quelques années en Médiathèque et l’avais inscrit à mon challenge ABC. Malheureusement, suite à un déménagement, je l’ai zappé (et n’ai donc pas pu terminer le challenge cette année-là …). Lorsque je suis retombée dessus à la vente d’une autre Médiathèque, je n’ai pas hésité et me suis lancé·e, d’autant que je n’ai pas encore découvert Nancy Kress.

Et la rencontre est définitivement manquée. Pire encore, j’ai détesté cette lecture et n’ai pas pu la terminer aussi rapidement que je l’aurais voulu.

Le démarrage en mode commando armé est déjà moyennement passé, mais très vite, l’héroïne, Shana, m’a agacée. Elle a un tempérament égocentrique et n’hésite pas à en rajouter une couche sur son apparence physique impeccable, ce qui a le don de m’énerver. Surtout quand ça arrive dès la deuxième page … Un langage familier s’en est mêlé, ainsi que pas mal de références au sexe passablement inutiles.

A la base, ce concept d’humanité qui aurait éradiqué tant de maladies, mais en contrepartie ne produirait plus autant d’enfant, me paraissait intéressant. Et la référence à l’île du docteur Moreau, à l’attachement aux animaux domestiques, why not. Mais le traitement ne m’a absolument pas plu. Si on ressent un certain rythme, les dangers auxquels font face les protagonistes, je ne me suis pas intéressée à leur sort (excepté peut-être Atuli, le danseur homosexuel).

Ah, parlant de lui. On aurait, à mon sens, franchement pu se passer des nombreuses réflexions homophobes dans le livre. C’est lourd et ça n’amène pas grand-chose – ok, la société future n’est toujours pas sécurisante pour les personnes homosexuelles, mais ce n’est peut-être pas la peine d’en rajouter régulièrement dans les insultes et les réflexions.

J’ai eu l’impression de ne pas du tout être étonné·e. Est-ce moi qui suis plus cynique, ou juste totalement désintéressé·e par le livre, je n’en suis pas sûr·e. (Oh, et puis aucun suspense sur ce brave Nick malade, j’étais certain·e qu’il s’en sortirait aussi).

Une lecture qui me laisse peu de souvenirs, excepté de l’agacement.

Book Notes

Les oubliés de l’Histoire

« Si l’Histoire n’a retenu que les exploits du chasseur, c’est parce que le lion n’a pas d’historiens », écrit Jean-Yves Le Naour. A côté des grandes figures de proue, des êtres ordinaires ont eux aussi « fait » l’Histoire. Les destins des « oubliés » choisis ici éclairent d’un jour nouveau la vie politique ou sociétale du XXe siècle. »

Pour la petite histoire, j’avais complètement oublié que j’avais ce livre dans mes bibliothèques. Je l’ai déniché par hasard. Je n’ai pas lu de recueil de petites histoires sur l’Histoire depuis quelques temps, c’était l’occasion.

L’écriture des auteurs est intéressante, elle nous plonge sans mal dans les différentes périodes historiques et espaces géographiques choisis. Et très souvent, je me suis sentie touchée par ces personnages que je ne connaissais pas la plupart du temps. Parfois même, j’ai eu envie de noter le nom du héros ou de l’héroïne pour poursuivre des recherches.

Pour en revenir au sujet du livre : des êtres ordinaires qui ont fait l’Histoire. Pour certains, je suis tout à fait d’accord, notamment pour Louise Weiss. Pour d’autres, je trouve qu’ils n’avaient pas grand-chose à faire ici. S’il s’agissait de destins appréciés des auteurs, why not mais sans impact un peu plus global, je ne trouve pas qu’il y ait de relation avec la grande Histoire.

Oh, et je vais m’en débarrasser tout de suite : je ne plaindrai pas un torero. Faut pas déconner non plus. Je considère cette « profession » comme de la barbarie pure et simple alors quand le pauvre biquet est rattrapé par un jeunot et finit par mourir sous les coup d’une pauvre bête qui elle n’avait rien demandé, je m’en fiche complètement.

Ça, c’est fait.

J’ai beaucoup aimé découvrir Gala, muse d’Eluard puis de Dali, malgré les touches sexistes de l’époque (« la poésie est une chose sérieuse, une affaire d’hommes »). Le fait que les auteurs dénoncent l’hypocrisie dans le sport, en particulier le cyclisme, m’a plu. Au travers de l’histoire de Tom Simpson, qui a avoué qu’il pratiquait le « doping » (dopage, donc) alors que d’autres le cachaient, au moment où des mesures sont mises en place. Bon par contre vive les conditions du Tour de France dans les années 60 : interdiction de boire de l’eau O_O et du coup, il s’enfile de l’alcool en passant dans un café. Bon au moins ça a fait bouger les choses sur les conditions de passage des cyclistes.

Parlant d’histoire pas à leur place, celle de George Best. Le premier footballeur british à devenir une superstar, monnayer son image et tout. Alors autant le processus est intéressant, autant en quoi il a impacté l’Histoire, ce type ? Ou de manière intéressante, parce que l’inclure à cause de ce phénomène des sportifs surpayés, mouais.

Le personnage qui ferme le recueil, Bobby Sands, m’a beaucoup plu, au contraire. Un jeune Irlandais catholique de Belfast qui s’est battu pour la liberté des catholiques en Irlande du Nord, a été arrêté et entamé une grève de la faim. Il est même élu membre du Parlement. Bon, j’ai conscience que l’IRA dont il était devenu membre n’hésitait pas à recourir à la violence mais ce n’est pas cet aspect qui ressort de son histoire, telle qu’elle est présentée ici. Et pour le coup, elle a un impact direct : attirer le regard du monde sur Belfast. Je ne m’y connais pas assez sur cette ville et sa condition.

L’un dans l’autre, des découvertes intéressantes mais pas mal de longueurs, notamment pour des histoires qui n’ont pas leur place dans l’esprit de ce recueil.

Book Notes

Tour B2, mon amour

Un coup frappé à la porte. Un surveillant entra. Je vous amène la nouvelle élève, elle s’était égarée dans les couloirs. La fille pénétra dans la classe. C’était elle, bien sûr, pensa Tristan. Comme si tout était écrit à l’avance. Je le crois pas ! tonitrua Said. Tristan a flashé sur cette meuf ! Un silence total s’abattit sur la classe. Tristan avait une drôle de boule nouée à l’intérieur du ventre. Une boule faite d’un sentiment étrange qu’il n’avait pas envie d’analyser. Pas encore. 

La Quête d’Ewilan m’a fascinée, j’étais très curieuse de découvrir Pierre Bottero dans un registre un peu différent. Malheureusement, c’est un registre qui ne me convient pas du tout : la romance.

En effet, je ne suis pas du tout fan des récits dont c’est le seul genre ou presque et ça s’est bien fait sentir ici. Je me suis ennuyée même s’il se lit très rapidement, peut-être en une heure. De plus, le contexte de la cité ne m’a pas passionnée non plus entre le vocabulaire, les codes, les embrouilles, ce n’était pas gagné du tout.

Mais je reconnais sans problème une écriture magnifique surtout lorsque Clélia s’exprime. J’ai adoré sa manière de parler soutenue, sa description de ses sentiments naissants, ceux de Tristan également.

Et j’avoue que j’ai adoré leur altercation lorsqu’elle finit par lui dire « merde ». Le discours était superbe.

Mais bon, au final, si l’écriture est merveilleuse, le récit n’est absolument pas mon style et ne m’a pas plu.

Book Notes

Chaân, tome 1 : La rebelle

En apprenant à chasser en secret, Chaân transgresse les lois de son peuple. Elle est alors rejetée par tous les habitants du village et chassée de son foyer par son père. Chaân semble prête à tout pour conquérir son indépendance. 

J’avais entendu beaucoup de bien de cette petite série. Depuis Ayla, l’enfant de la terre, j’apprécie beaucoup cette période qu’est la Préhistoire et j’étais très curieuse de voir comment l’autrice l’avait adaptée pour les plus jeunes.

Et Internet s’est mis en mode bug au boulot et j’ai eu le temps de lire une centaine de pages à attendre l’affichage d’une page. Ça me rappelle le lycée et mon premier modem.

Alors, oui, on a bien ce côté féministe, cette jeune fille qui veut apprendre à chasser et refuse les tâches traditionnelles. C’est un aspect que j’apprécie. Mais que je me suis ennuyée à côté, rien qu’avec les longues descriptions de ces tâches, de ce que fait la tribu au quotidien (j’imagine que lorsqu’on découvre c’est autre chose. Un élève qui l’a emprunté l’a trouvé long et ne l’a pas fini, même s’il a été un peu intéressé).

J’ai été un peu choquée par la manière dont tous ou presque se retournent contre Chaân, notamment son frère (briser toutes ses flèches et risquer de la tuer). Et le cliffhanger de fin m’a un peu agacée (pas eu l’impression qu’il se passait tellement de choses, tout ça pour ça), ce qui fait que je ne me pencherai pas du tout sur la suite (le tome 3 parle de son ami d’enfance qu’elle va épouser et on en parle pas du tout ici, ce que je n’apprécie pas non plus). Je ne retiens pas grand-chose de cette lecture sinon l’ennui.

Nombre de tomes parus : 3 (série finie).

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Book Notes

La guerre de 14 n’a pas eu lieu

1914. L’attentat de Sarajevo échoue. La guerre est évitée. La suspicion règne à travers l’Europe. Les armées figent leurs positions, construisent deux lignes de défense infranchissables.

2014. Les deux murs sont toujours là. La France et l’Allemagne sont repliées sur elles-mêmes. Les populations vivent comme au début du XXème siècle. Constance, parce qu’elle parle allemand, est au coeur d’une mission d’espionnage qui lui fait traverser les frontières. Elle se bat pour retrouver un monde libéré du joug des armées et dans lequel les hommes sont libres et égaux.

J’avais de grands, grands espoirs pour cette lecture. Une uchronie sur l’après Belle Epoque puisque la Première Guerre mondiale n’a pas eu lieu, parlant d’une jeune fille de l’Est, et avec ce titre, jeu sur ma pièce préférée, La Guerre de Troie n’aura pas lieu. Et de manière toute personnelle : l’Alsace-Moselle est toujours allemande en 2014.

Le problème était probablement que j’en attendais trop. Surtout après un début prometteur qui donnait à penser qu’on s’intéresserait à la condition de la femme, ayant très peu de droits dans cet univers, et les bases de cet univers que l’on découvre.

J’ai eu cette triste impression que l’on en restait aux bases pour évoquer cette nouvelle période historique. De même, j’ai trouvé assez cliché l’entraînement et le côté espionnage que prend ce roman. Sans parler, mes dieux, de la relation amoureuse qui tombe franchement comme un cheveu sur la soupe, comme si c’était obligé dans un roman adolescent (et puis que je te balance que je suis une espionne comme ça, hein, c’est plus fun).

Ah, et maintenant que j’ai le livre sous les yeux (ce n’était pas le cas au début de la rédaction), je n’apprécie pas du tout le fait que le personnage féminin dise non deux fois à ce type qui l’embrasse et continue tout de même. Genre une fille dira non une, deux fois, et puis ce sera la fête du slip ensuite ? Non, c’est non, ce n’est pas si compliqué ! Je trouve ça assez malheureux de voir ce stéréotype perpétué dans un roman jeunesse !

Au final, malgré une écriture plutôt belle, je me suis ennuyée, je n’ai pas pris plaisir à suivre l’héroïne (j’ai carrément oublié son nom, pour vous dire la vérité) et je regretterais presque cette lecture. De plus, cet élément sur le consentement n’est pas acceptable à mes yeux.

Book Notes

Les Colombes du Roi-Soleil (BD)

Charlotte, Hortense, Isabeau et Louise sont élevées à Saint-Cyr, dans la rigueur et la piété. Racine écrit pour les jeunes filles une pièce de théâtre. Elles sont toutes très excitées à l’idée de jouer devant le roi et sa cour. À l’occasion d’une des représentations, Hortense rencontre le frère de Charlotte dont elle tombe amoureuse. Elle qui comptait vouer sa vie à Dieu se trouve devant un difficile dilemme. Pendant ce temps, Charlotte prépare sa fuite pour retrouver son cousin à qui elle est fiancée. Quant à Isabeau, elle décide de consacrer sa vie à l’apprentissage des jeunes filles dans la maison de Saint-Louis.

J’ai retrouvé quelques aspects du roman : le trait est aussi charmant que le premier tome. L’histoire est toujours aussi bien construite, les personnages intéressants, avec un bémol : Isabeau et Charlotte se ressemble un peu beaucoup et j’ai parfois eu du mal à les différencier. Hortense est toujours aussi exaspérante dans son zèle religieux (il y a des choses qui ne changent pas).

Les couleurs sont vives, fraîches, et vont parfaitement bien au trait. J’ai vraiment aimé voir la rousse Hortense et la brune Charlotte discuter lors d’une tombée de neige. La police d’écriture des bulles, carrées reliées par de fins traits de stylo, comme des volutes, est discrète et élégante. Je ne dédaignerais pas d’acheter ce volume, pour être honnête, cette mise en image est vraiment superbe.


Grâce à ses talents de chanteuse, Louise est remarquée par la Reine d’Angleterre, qui lui demande de devenir sa demoiselle d’honneur. Elle quitte à regret Saint-Cyr et ses amies. Mais, très vite, elle fait des rencontres passionnantes et des découvertes qui vont l’aider à lever le voile sur le mystère qui entoure sa naissance.

J’étais ravie de tomber sur ce deuxième tome à la médiathèque, le premier m’avait laissé un très bon souvenir, surtout au niveau de l’illustration. Le dessin et les couleurs sont plein de douceur et d’élégance et collent très bien aux demoiselles de Saint-Cyr et à l’époque.

En ce qui concerne le scénario, aucune surprise, on suit très fidèlement le roman que j’ai lu il y a quelques années. Louise n’est pas ma préférée des Colombes (mais je crois que je la préfère à Hortense et son zèle religieux), elle est trop passive, effacée. Cependant, ici, elle m’a beaucoup plus touchée dans sa détresse, la quête de sa mère.

J’ai trouvé qu’il était plus simple de discerner les personnages, puisque dans le premier, je confondais souvent Isabeau et Charlotte. Ils sont plus nets ici. J’ai particulièrement aimé la Reine d’Angleterre qui fait de son mieux pour aider la jeune fille.

Le style des bulles, si elles sont carrées, ce qui n’est pas ma préférence, me plaît toujours dans sa police distinguée, mais sans prétentions.

Mais ce qui me fait fondre, encore plus que les dessins, ce sont les couleurs, particulièrement riches et délicates. Si la série de romans m’a lassée maintenant, j’hésite à acquérir cette adaptation parce que j’aime particulièrement le travail de Mayalen Goust.


Charlotte décide de s’enfuir de Saint-Cyr et de quitter cette existence rangée sui ne lui convient pas. Une nouvelle vie l’attend à la cour de Versailles, une vie de fête, de liberté, de joie. Une découverte vient pourtant troubler son bonheur : son fiancé, François, a disparu. Charlotte ne s’avoue pas vaincue. Elle est prête à tout pour le retrouver !

Dans les premiers romans de la série, Charlotte est une de mes héroïnes préférées, et probablement « ma » colombe du tome 1 pour son caractère passionné et sa détermination. J’ai été ravie de voir que son histoire est sortie en BD.

Et c’est encore une fois une très belle adaptation. On quitte très vite Saint-Cyr pour les fastes de la cour versaillaise, puis le Siam, où Charlotte fuit dans le but de faire fortune et libérer son cousin, dont elle est amoureuse, de la perspective des galères. J’ai retrouvé deux aspects qui m’avaient énormément plu, histoire et exotisme, avec les mêmes bémols : que c’est court !

D’ailleurs, la résolution, les transitions aussi, les évènements se passent rapidement, et j’ai eu l’impression qu’il n’y avait pas vraiment d’enjeu puisque peu de difficultés, notamment à la fin. Je ne me souviens pas si c’était le cas dans le roman, mais c’est possible.

En plus du beau dessin délicat qui me séduit depuis le début, ici, ce sont aux couleurs que je me suis définitivement attachée. Leurs teintes pastels, notamment sur la mer et au Siam, m’ont séduite, et je n’ai même pas râlé devant les passages de traversée !

Mais où donc est le tome 4 ?  😦 même si Hortense est vraiment un personnage que je n’apprécie pas (zélée qui veut convertir tout ce qui bouge, bonjour !) je veux poursuivre la série.

Nombre de  tomes de la série : 3 (série en cours).

Book Notes

La controverse de Valladolid

Dans un couvent de Valladolid, quelque soixante ans après la découverte du Nouveau Monde, deux hommes s’affrontent : les Indiens sont-ils des hommes comme les autres ?

Quel ennui. Le sujet est peu-être important, on apprend des choses sur la colonisation (qu’au final on aurait préféré ignorer), mais cette pièce est vraiment longue. Je suppose que l’étudier en cours passerait mieux, il y a plein de choses à détailler mais en lecture plaisir, ça ne le fait pas du tout.

En plus, j’ai eu du mal à retenir les prénoms, même avec si peu de personnages, ils ne voulaient pas rentrer. Certes, on se rend vite compte lequel est pro et lequel est anti esclavage, mais ça n’a pas amélioré mon ressenti.

Je n’ai pas aimé que le dossier soit situé avant le texte. Je me sens obligée de le parcourir et j’apprends déjà l’essentiel.

Quelques citations m’ont quand même fait rire :

« Colon : […] On dirait qu’ils se tuent pour passer le temps.

Légat : Je ne suis pas sûr que quand on est mort le temps passe plus vite.

*

[…] Colon : Naturellement, c’est vivant qu’on les préfère. Morts, ils ne servent plus à rien.

Légat : Très peu de morts ont une utilité. »

Une lecture qui ne me laisse qu’un souvenir d’agacement et d’ennui.

Book Notes

Médée

Médée, terrible Médée ! Femme révoltée qui trahit son père, tua son frère pour l’amour de Jason et la conquête de la toison d’or. Dix ans après, Jason se déprend de Médée et s’apprête à épouser la fille de Créon, roi de Corinthe. Refusant la fuite et le « bonheur, le pauvre bonheur », Médée va continuer à semer le feu.

Encore un livre emprunté au boulot, histoire de relire du Anouilh qui m’avait séduite avec ses Fables et Antigone. Mais la magie n’a pas opéré ici.

Est-ce parce que je connaissais déjà la fin ? Est-ce parce que ce résumé en disait beaucoup ? Les dialogues sont effectivement forts, violents, passionnés avec Médée qui est un personnage que j’aime beaucoup (parce que saleté de Jason, hein, quand même, à l’utiliser princesse et la larguer quand ça ne t’arrange plus mais qu’elle est paria et toi accueilli comme un prince. Bref. Héros, faut le dire vite.)

Je pense que c’est définitivement à voir. Les répliques se répondent avec fluidité, ce qui m’a plu, mais je préférerais sans doute assister à une représentation. Le cahier de photos est appréciable dans cette perspective, j’aime beaucoup comparer les différents choix entre eux (et je suis un peu jalouse des collégiens actuels pour qui c’est effectivement un thème étudié). Cette édition inclut aussi un entretien avec une interprète de Médée, Ariane Komorn, sur sa vision du personnage, élément que j’ai trouvé très intéressant.

Je crois que vous avez remarqué que je ne porte pas Jason dans mon cœur. Plus jeune, je le trouvais adorable (j’étais passionnée de mythologie), dans sa quête de la toison d’or, mais bon, apprenant la suite de l’histoire, ça m’a un peu douchée. Médée n’est pas spécialement un personnage plaisant non plus, mais elle est fidèle à elle-même, jusque dans ses retranchement les plus drastiques, comme sur cette couverture qui vous dit tout avec une touche de simplicité. J’ai détesté Créon de mettre toute la responsabilité des actions passées sur les épaules de Médée seule.

C’est une pièce intéressante mais pas aussi passionnante qu’Antigone, à mes yeux, un peu de monotonie, je ne sais pas exactement pourquoi.