Book Notes

Antigone

Après le suicide de Jocaste et l’exil d’Œdipe, les deux frères d’Antigone, Étéocle et Polynice se sont entretués pour le trône de Thèbes. Créon, frère de Jocaste et nouveau roi, a décidé de n’offrir de sépulture qu’à Étéocle et non à Polynice, qualifié de voyou et de traître. Quiconque osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n’ose braver l’interdit et le cadavre de Polynice est abandonné à la chaleur et aux charognards. Seule Antigone refuse cette situation. 

J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture d’Anouilh, même si elle comportait moins d’images et de métaphores que pour les Fables, que j’avais beaucoup aimées.

Ici, on retrouve un mythe connu : Antigone a bravé l’interdit de son oncle pour enterrer son frère. Par respect pour lui et pour leur religion, elle franchit le pas et se détache de tout et de tous. Anouilh en fait une pièce de théâtre aux accents et au vocabulaire modernes, qui m’ont donné un goût de Giraudoux, sans l’humour qu’il parvient à transmettre malgré la tragédie de La Guerre de Troie n’aura pas lieu.

J’ai trouvé que le résultat était un mélange de douceur et de dureté, douceur dans le personnage d’Antigone et dureté dans les évènements, la réalité qui fait voler en éclats l’univers simple de la jeune femme. Je regrette de ne pas avoir étudié cette pièce au lycée, ou en tout cas de l’avoir lue plus tôt. Elle va si vite, comme Créon va vite lorsqu’il démolit les certitudes d’Antigone. J’ai été impressionnée par le côté solennel et simple de l’héroïne, et les réflexions développées sur la vie, la mort, le bonheur, ce qui est important ou pas.

Retrouver Anouilh a été un véritable plaisir, dans ce livre à la fois tout simple, dur et si beau.

6 commentaires sur “Antigone

  1. Je viens justement de le finir avec mes élèves. 😉

    Ce n’est pas tant la réalité qui heurte Antigone, mais plutôt la jeune fille qui refuse la médiocrité et les compromis que la vie lui impose.
    Créon tente en vain de la raisonner, mais ses arguments n’auront aucun poids face à la détermination (folie ?) de la jeune femme.
    Il est intéressant aussi de voir comment la pièce a été perçue lors de sa première représentation, en pleine seconde guerre mondiale.

    J’aime énormément cette pièce.

    1. Merci Leiloona pour ce point de vue de professeur ^^ c’est pour ça que je regrette de ne pas l’avoir étudié, parce que je me doutais bien que je manquais des choses 😦

    1. Ah moi c’était Baudelaire, et je suis une quiche en poésie T__T et forcément le type après moi est tombé sur 1984 … Mais j’aurais bien voulu étudier Antigone au lycée (par rapport à certaines horreurs qu’on a vues lol).

  2. Le meilleur, avec cette pièce, c’est de la jouer, même en tout petit comité. On comprend toute la tragédie, tout le malheur que ressent Antigone. C’est ma première pièce de théâtre, et j’ai adoré !
    J’ai acheté l’Antigone originelle, celle de Sophocle, pour voir la différence ^^

Chuchoter aux quatre vents

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