Book Notes

Crossfire

La jeune et jolie Aoki Junko possède un don extraordinaire, celui de déclencher le feu à volonté. Elle commence à utiliser son pouvoir pour rendre la justice et punir les criminels violents. Ses exécutions attirent l’attention des Anges gardiens, une organisation de vigilance secrète qui voudrait l’enrôler. Et le service des incendies criminels de la police de Tôkyô se met à sa recherche.

Au fil de son enquête, l’inspecteur Ishizu Chikako, une femme patiente et déterminée, voit sa vision du monde bouleversée. Tandis que Junko, poursuivant ses raids fiévreux et brutaux sur Tôkyô, se pose de plus en plus de questions sur le bien-fondé de sa croisade contre le mal.

J’avais repéré il y a quelques années déjà ce roman qui me tentait énormément par son mélange des genres fantastique et policier avec une héroïne ayant le don du feu.

J’ai rapidement déchanté en débutant puisque j’ai trouvé que le livre était très long au démarrage. Seuls les passages avec Junko m’ont intéressée de prime abord, j’ai eu du mal à me focaliser sur les différents extraits puisqu’on suit ce personnage et Chikako, la femme policière plus âgée.

Autant le dire tout de suite, je me suis perdue dans les personnages à part l’héroïne. C’est fou comme je n’ai aucun problème pour retenir les noms japonais dans les mangas mais dans les romans je confonds tout le monde. Il y a aussi cette manière de donner d’abord le nom de famille puis le prénom, qui perd les lecteurs occidentaux (enfin moi en tout cas, tant mieux si vous vous y retrouvez).

Ce n’est pas la seule chose qui m’a perdue. J’ai vu des éléments d’adaptation française dans l’évocation de diplôme (brevet, baccalauréat) ce que je déteste. J’aime lire des textes issus d’une autre culture, d’un autre pays, pour m’y immerger, pas pour être ramenée à celle du mien. Et en revanche des éléments comme le « nom posthume » d’un personnage décédé ne sont pas expliqué par une petite note. Ce n’est pas fondamentalement important non plus mais ça m’agace.

Il a fallu attendre un peu plus de la moitié pour que je sois happée dans le récit aux côtés de Junko lorsqu’elle rencontre les membres de la société secrète qui veulent l’aider à régler sa vengeance et s’associer son aide. On en apprend davantage sur les différents pouvoirs à ce moment, Junko s’ouvre davantage sur son passé, elle rencontre cet autre porteur de magie et s’amorce une relation entre eux.

La fin m’a d’ailleurs beaucoup attristée. Je m’attendais à un rapprochement entre les différents personnages ayant un pouvoir, surtout la petite fille, et il n’y a pas vraiment de conséquence à ce que Chikako et son partenaire découvrent Junko, ce qui est un peu simple.

A la fin de l’ouvrage, il y a un dossier sur le policier écrit par des femmes et quelques explications sur Crossfire, ce qui est toujours intéressant.

Mais je reste mitigée sur cette lecture qui m’a semblé durer des semaines.

10 : Lire une oeuvre de SFFF par un auteur non occidental : japonais.

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Book Notes

La Bible Dracula : Dictionnaire du vampire

Dans ce dictionnaire, retrouvez l’univers de Bram Stoker ainsi que tout ce qui a participé à ce succès en littérature, à la scène, à l’écran, en musique, dans la bande dessinée. Du Nosferatu de Murnau à celui de Werner Herzog, en passant par ses incarnations à l’écran, Bela Lugosi, Christopher Lee, Klaus Kinski ou encore Gary Oldman, sans oublier les lieux hantés par la figure du vampire, voici le tableau exhaustif des multiples représentations de Dracula qui ont marqué et marqueront encore durablement notre imaginaire.

J’étais un peu inquiète après lecture du dictionnaire du fantastique qui partage un de ses auteurs avec cet ouvrage puisque je ne l’avais pas franchement apprécié. C’est tout le contraire qui s’est produit ici. Il m’a fallu du temps pour le lire mais davantage parce que je l’ai savouré.

L’écriture d’Alain Pozzuoli est divine. Fluide, addictive, avec une pointe d’humour par moment, elle m’a fait passer un moment de lecture parfait.

Le livre se présente donc comme un dictionnaire qui tente de recenser différents livres, films, groupes, jeux vidéos qui abordent le personnage de Dracula et du vampire mais aussi d’autres curiosités comme des lieux touristiques, des opérations militaires, des personnes ayant véritablement existé. La somme d’information est passionnante mais mériterait définitivement une remise à jour.

Deux cahiers d’illustrations en couleur complètent un texte génial. Je n’ai jamais pensé qu’il fallait davantage d’images pour illustrer les différentes entrées, au contraire.

L’auteur m’a donné envie de découvrir plein de romans et de films, mais j’avoue qu’en matière de séries télévisées il y a un petit manque, d’où une remise à jour ardemment demandée. De même, il y a un grand oublié : le manga, alors qu’il y aurait énormément de matière. J’avais fait la même réflexion à l’ouvrage de Jean Marigny (enfin, pour la matière, parce que sinon la personne qui s’en occupe a totalement caviardé le truc).

La bibliographie de Dracula de Jacques Finné me tente beaucoup. Count Dracula, un téléfilm de 1978 réalisé par Philip Saville est aussi sur ma liste. Tout comme Deafula, une version noir et blanc en langage des signes (qui m’intéresse depuis que j’ai découvert Switched at Birth). Dracula de Bill Eagles (2007) est un must see : David Suchet ❤ y campe Van Helsing ! Dracula Rising, réalisé par Fred Gallo (1993) me tente également. Van Helsing de Stephen Sommers (2004) promet, avec Hugh Jackman en héros éponyme.

La bande dessinée Nosferatu de Philippe Druillet m’interpelle aussi même si une illustration pour se rendre compte du style aurait été sympathique. L’auteur me tente encore plus pour l’ouvrage Le sang, mythes, symboles et réalités de Jean-Paul Roux qui est sur ma wish depuis des années. Mais je ne connaissais pas Vampires, Dracula et les siens, une anthologie composée par Jean Marigny et Roger Bozzetto (et forcément maintenant je la veux).

La DVDthèque idéale en fin d’ouvrage est une attention très délicate, je ne manquerais pas de m’y atteler puisque j’ai vu et possède très peu de films qui la composent.

J’ai beaucoup aimé retrouver une entrée sur Les cent ans de Dracula de Barbara Sadoul, un livre adoré lorsque j’étais adolescente. L’entrée concernant les maladies liées au vampirisme est particulièrement intéressante, comme la lasthénie, la nécrophilie, la névrose d’Antinéa, la porphyrie, le syndrome de Renfield entre autres, avec une analyse et des exemples de gens qui en ont souffert.

Et Pozzuoli propose une entrée à Maléfice. La sorcière de La Belle au Bois dormant. J’adore ce film, j’adore ce personnage. ❤ Il la rapproche du personnage du vampire, ce qui est non seulement génial mais également particulièrement pertinent.

Et il n’a pas oublié Jean Marigny. C’est bien. ❤

Un ouvrage génial qui parlera à tout fan de vampire. Et de Jean Marigny.

Book Notes

Nina Volkovitch, tome 1 : La lignée

Envoyée à l’orphelinat de Karakievo parce que ses parents sont considérés comme des « ennemis du peuple », Nina Volkovitch a fait le serment de s’enfuir et de retrouver sa mère, emprisonnée dans un goulag de Sibérie. Mais comment s’enfuir d’un tel lieu quand on a quinze ans et qu’on en paraît douze ? Ce qu’elle ne sait pas, c’est que sa mère a pris soin de dissimuler de précieux indices pour l’aider à s’échapper mais aussi pour lui révéler les dons particuliers qu’elle possède sans le savoir. Car Nina est la descendante des Volkovitch, une illustre famille qui détient des pouvoirs aussi prodigieux que terrifiants. Et c’est elle, Nina, qui représente le dernier espoir face à un ennemi plus puissant que la dictature soviétique.

J’attendais deux aspects de cette lecture : l’immersion dans cet univers soviétique et l’irruption du fantastique.

Le premier est pleinement rempli. On apprend pourquoi Nina est dans cet orphelinat, on suit sa vie dans cet univers codifié. J’ai pu me le représenter sans problème. Les personnages sont très vivants et hauts en couleur dans cette optique également.

Malheureusement, c’est le deuxième aspect qui à mes yeux a un peu pêché. Le fantastique arrive très tard (à moins que l’épisode avec les rats en soit ?), un peu trop pour moi. Malgré tout, ce thème est intéressant, j’ai plutôt apprécié ce qui en est fait.

La lecture en générale est fluide, j’avais très envie de savoir ce qui arriverait à Nina et je lirai la suite en espérant que le fantastique soit présent dès le début. Parce que sans cet élément, j’avoue que je me suis un peu ennuyée.

Nombre de tomes parus : 3 (série finie).

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Book Notes

Vampires

C’est au siècle des Lumières que le vampire est sorti des ténèbres. Il va vite conquérir les esprits des romanciers et des poètes qui mettent aussitôt en scène ce personnage maléfique et séduisant. La présente anthologie établie par Francis Lacassin rassemble les plus emblématiques évocations de la redoutable créature à travers le temps et les frontières: E.T.A. Hoffmann, Gogol, Tolstoï, Dumas, Lafcadio Hearn ou Jean Ray. Figurent aussi dans ce livre des auteurs essentiels sur le sujet: Bram Stoker, le créateur du comte Dracula, ou Anne Rice.

Francis Lacassin propose une somme d’auteurs pour le moins alléchants : Augustin Calmet (on est plus dans le documentaire de l’époque, 1749, pour le coup), John William Polidori, E.T.A. Hoffman, Gogol, Théophile Gautier <3, Alexandre Dumas, Tolstoï, Mérimée, Stoker, Lafcadio Hearn, Gustave Le Rouge, Jean Ray et Anne Rice.

Contre toute attente, si le début m’a tout autant séduite, la seconde moitié m’a paru bien plus longue, à partir de Lokis de Mérimée (même si j’adore Mérimée d’habitude). Bon, la période était assez compliquée au boulot, j’avais du mal à lire des extraits, c’est peut-être le souci aussi.

Sinon, pour être honnête, j’aime toujours autant le vampire classique dans son élégance, sa séduction, la plume fluide et délicate (La morte amoureuse de Gautier reste un de mes textes préférés du genre). L’aspect folklore abordé par Calmet m’enthousiasme toujours autant, ainsi que l’aspect slave du vourdalak de Tolstoï. Je vous ai déjà parlé de La Dame pâle de Dumas.

J’ai eu plus de mal avec l’extrait de Dracula (oui alors je ne sais pas si c’est parce que je connais bien l’histoire, qui m’a déjà donné du fil à retordre lors de ma première lecture intégrale il y a cinq ou six ans – j’avais oublié de vous en faire un compte-rendu, en plus, mais l’épistolaire me pèse toujours autant), l’esprit vampire inspirée du folklore japonais de l’Histoire de Chûgorô d’Hearn m’a ennuyée.

Je n’accroche toujours pas aux récits d’aventure début de siècle comme celui de Gustave Le Rouge (Le mystère martien, 1909) qui apporte un aspect foncièrement SF et pas vraiment vampire ou alors il m’a complètement échappé, ce qui est très possible.

Jean Ray et son Gardien de cimetière, en revanche, est une histoire dont j’apprécie toujours autant l’originalité. Un homme est embauché comme gardien de cimetière avec deux co gardiens plutôt étranges. Le lieu fait froid dans le dos, et chaque nuit il ne peut s’empêcher de tomber dans le sommeil, chaque jour il se retrouve toujours plus fatigué. La montée en suspense est bien réalisée et l’atmosphère délicieusement effrayante. Et j’ai retrouvé l’écriture poétique d’Anne Rice avec plaisir.

Je ne m’attendais pas à m’ennuyer pendant plusieurs centaines de pages, mais le plaisir de lecture dans le reste de l’ouvrage compense cette petite déception.

Au défi de lire

Challenge ABC 2016

On se retrouve pour un challenge ABC cette année. J’ai tellement apprécié la demi-formule en 2015 que je reprends, cette fois avec un seul thème.

Petit rappel des règles, pour un demi-challenge : une liste de départ de 13 titres, 2 tricheries/changements possibles, pas de manga ni bd, ni films, 2500 pages minimum. Les relectures sont autorisées.

Les tricheries sont la possibilité de mettre un prénom pour les lettres difficiles. Elles seront décomptées des changements et limitées à deux.

En complément du demi-challenges, je prends l’option E = Édition spéciale : une mono catégorie, une fois encore.

Ce sera du fantastique, pour cette année.

C

CAUSSARIEU Morgane, Dans les veines, 307 p.

D

DUBOIS Ambre, Les Soupirs de Londres, 259 p.

E

ELIADE Mircea, Mademoiselle Christina, 282 p.

F

FAIVRE d’Acier Jeanne, L’Opéra macabre, 524 p.

H

HARKNESS Deborah, Le livre perdu des sortilèges, 516 p.

K

KOSTOVA Elizabeth, The Historian, 704 p.

L

LACASSIN Francis, Vampires, 458 p.

M

MIYABE Miyuki, Crossfire, 605 p.

N

NEWMAN Kim, Anno Dracula, 472 p.

P

POZZUOLI Alain, La Bible Dracula, 653 p.

S

SKAL David J., Vampires: Encounters with the Undead, 585 p.

T

TREBOR Carole, La lignée, 220 p.

V

VALLS DE GOMIS Estelle, Vampires, 265 p.

Et vous ? Vous vous lancez dans l’aventure ?

Au défi de lire·Book Notes

Challenges ABC 2015 – Bilan

J’étais donc partie sur deux « Fusion Demi-challenge Edition spéciale (soit mono-catégorie) », l’un en science-fiction, l’autre en histoire, soit treize titres à chaque fois.

Je n’ai pas réussi à terminer ma liste de SF : je devais en emprunter un à la médiathèque, j’ai déménagé, et la nouvelle ne m’inspirait pas. C’est un challenge qui est passé par des hauts et des bas avec de très belles découvertes mais aussi des déceptions.

ASHLEY MikeSteampunk Prime fait partie de cette dernière catégorie. C’est long et sans grand intérêt.

BACIGALUPI PaoloLa fille automate est une petite merveille, un page-turner addictif.

CLERMONT PhilippeSF et imaginaires contemporains est l’un de mes abandons (long et trop complexe, j’ai eu l’impression de lire un ouvrage documentaire totalement hors de ma portée) au profit de CRUCIANI Hélène, Expéron, un titre très attendu et dont la déception frappe donc fort.

DU FRAT VanessaLes Enfants de l’Ô, tome 1, un début de saga prenant à recommander.

ESCHBACH AndreasDes millards de tapis de cheveux est une petite merveille, un travail d’orfèvre.

GILMAN Charlotte PerkinsHerland m’a ennuyée et a failli provoquer un nouvel abandon.

HOLMQVIST NinniL’unité m’a beaucoup fait réfléchir, malgré quelques aspects prévisibles.

KRESS NancyLes hommes dénaturés est l’absent de cette liste.

LARUE AnneLa Vestale du Calix est un récit complètement déjanté que j’ai adoré.

RUAUD André-FrançoisSF : Les frontières de la modernité , un très bel ouvrage.

VANDERMEER JeffThe Steampunk Bible, encore un livre superbe.

WAGNER Roland C.La balle du néant m’a définitivement conquise.

ZAMIATINE Eugène, We m’a laissée totalement sur le carreau, à tel point que j’ai abandonné en plein milieu d’un chapitre.

En matière d’Histoire … c’est un carton plein, à la fois puisque j’ai réussi à remplir ce challenge, mais aussi parce que les titres et auteurs que j’ai découverts m’ont pour la plupart énormément plu.

AUEL Jean M.,  Ayla, l’enfant de la terre m’a bluffée.

BARRIERE MichèleMeurtre au potager du roy, en revanche, ne m’a pas convenu du tout.

DES CARS JeanSissi, impératrice d’Autriche est une superbe découverte.

GRIMAUD Renée1001 secrets d’histoire de France, un petit ouvrage plutôt intéressant.

HANN KarinAlthéa ou la colère d’un roi et Lynnae ou l’agacement d’une lecture.

JAY AnnieComplot à Versailles est un gros regret : ne pas l’avoir découvert enfant.

LALOUETTE JacquelineLa France de la Belle Époque a déclenché une envie folle de poursuivre mes lectures sur cette période.

OLDFIELD Pamela, L’Année de la grande peste m’a déçue.

PAROT Jean-FrançoisL’Énigme des Blancs-Manteaux est un début de série palpitant.

RESCH Yannick200 femmes de l’Histoire est une lecture très instructive et agréable.

SEVILLIA JeanHistoriquement incorrect m’a beaucoup fait réfléchir.

WINTERFELD HenryL’affaire Caïus est l’inverse de Complot à Versailles : je suis presque contente que ne PAS en avoir fait l’expérience plus jeune.

ZWEIG Stefan, Marie Stuart m’a été ruinée par un détail trop important à mes yeux pour l’occulter.

Merci encore pour cette organisation impeccable, Nanet, et peut-être à l’année prochaine.

Book Notes

Steampunk Prime: A Vintage Steampunk Reader

Discover original steampunk tales in this anthology of stories written before there were actual rocketships, atomic power, digital computers, or readily available electricity. The modern day steampunk genre is a reinvention of the past through the eyes of its inventors and adventurers, but this collection is from real Victorians and Edwardians who saw the future potential of science and all its daring possibilities for progress and disasters.

Le travail de l’anthologiste est passionnant. Il introduit chaque nouvelle en évoquant le thème qu’elle va aborder, s’il est répandu, et ce qu’on sait de l’auteur. J’ai beaucoup aimé ces petites introductions et leur écriture.

C’est malheureusement le point, avec la couverture, que je retiendrai de ce recueil. J’ai dû manquer la plupart des couleurs steampunk des nouvelles, l’une d’entre elles située dans le futur des derniers hommes (mais ils l’abordent en tant que Victoriens. Bon, c’pas exactement ma vision des choses). Mais c’est l’avant-dernier récit et je suppose que j’avais déjà laissé tomber depuis longtemps, je lisais en diagonale.

Les autres textes sont plus clairs dans leur genre mais j’aurais tendance à penser (et ce n’est vraiment pas très sympa, j’en ai conscience) que s’ils ne sont pas plus connus, c’est qu’il y a une raison. Je me suis ennuyée dans chacun d’eux ou presque. C’est assez paradoxal. L’introduction me motivait plutôt et paf le récit, c’est long, c’est plat, ça vire plus à l’aventure exploration avec des relations plates patriarcales où la demoiselle n’aura pas spécialement son mot à dire (mais je m’égare). Peu des nouvelles ont une véritable chute (donc parfois je ne voyais pas bien l’intérêt. Mais je suis une enquiquineuse).

L’une d’entre elle démarrait tellement bien ! Mike Ashley nous annonce que c’est un automate le centre de ce texte, et c’est en lien avec un fait divers : un charlatan se dissimulait dans la machine et faisait croire qu’elle battait les gens aux échecs ! Bon, on connaît la chute maintenant, mais c’est super intéressant ! Et c’est peut-être l’écriture passée, mais je n’y ai vraiment pas trouvé mon compte.

Et l’une mentionnait un vampire. Et on retombe sur un passage ressemblant beaucoup à Dracula qui voyage en bateau et saigne l’équipage, donc pas grand-chose à se mettre sous la dent (et je ne m’excuserai même pas pour le jeu de mots).

Il y a peut-être aussi un problème de timing. J’ai essayé de le terminer rapidement pour mon challenge SF (que je ne finirai pas, au final), même si je l’ai commencé en novembre (il m’a fallu un mois, tellement je butais sur les textes), avec pas mal d’autres choses en tête.

Book Notes

Marie Stuart

Reine d’Ecosse à l’âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, Marie Stuart est un des personnages les plus romanesques de l’histoire. Veuve en 1560, elle rentre en Ecosse et épouse lord Darnley. Déçue par ce mariage, elle devient la maîtresse du comte Bothwell. Lorsque ce dernier assassine Darnley, l’horreur est telle que Marie doit se réfugier auprès de sa rivale, Elisabeth Ière, reine d’Angleterre. Celle-ci la retiendra vingt ans captive avant de la faire condamner à mort.  

Si le début m’a beaucoup plu, dans sa rédaction fluide et la découverte de ce personnage intéressant, un trait de l’auteur m’a rapidement pesé : un côté misogyne dans sa manière de parler de Marie (ses choix se faisant en fonction de son sexe, sa sensibilité, etc., et je ne vous dis pas pour Elisabeth- « (Marie) est très émotive, comme toute nature véritablement féminine ». J’ai franchement grincé des dents.

Et pour Elisabeth : « qui peut se risquer à expliquer logiquement les désirs confus d’une hystérique ». J’avoue que je ne connais pas beaucoup cette reine, mais je n’aurais pas pensé au qualificatif d’hystérique pour la décrire) qui m’a paru ultra lourd en passant la moitié du texte. Et j’avoue que découvrir cette supercherie mise en place pour se débarrasser de son époux m’a un peu déçue et ce côté que l’auteur oppose à Elisabeth, cette reine de droit qui refuse de travailler à cette position, et qui lorsqu’elle est emprisonnée vit dans le luxe et la volupté.

Même si, pour la plupart, les différents enjeux politiques, le panorama de l’époque, ces éléments sont rendus avec intérêt par Stefan Zweig. Je ne me suis pas ennuyée même si j’avais hâte d’en finir une fois le meurtre ordonné.

Je me suis en revanche fatiguée assez rapidement des passages en ancien français. Une ou deux fois, oui. Passée la dizaine, et le pâté de quinze lignes, je soupire.

Une lecture intéressante mais plutôt longue et avec ses aspects pesants.

Book Notes

La fille automate

Fin du XXIe siècle, après le grand krach énergétique, la calorie est devenue l’unité la plus recherchée. Anderson Lake travaille en Thaïlande pour AgriGen, une multinationale agroalimentaire. Sa couverture de gérant d’usine lui permet de passer au peigne fin les marchés des rues de Bangkok à la recherche de denrées que l’on croit disparues. Là, il rencontre Emiko.

Emiko est la Fille automate, une belle et étrange créature abandonnée. Emiko n’est pas humaine, elle fait partie du Nouveau Peuple, c’est un être artificiel élevé en crèche et programmé pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto.

Considérés comme des êtres sans âme par certains, comme des démons par d’autres, les automates sont des esclaves, des soldats et des jouets pour les plus riches dans ce futur proche et effrayant où les sociétés de calories dirigent le monde. L’ère du pétrole est passée et les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ravagent la terre.

Qu’arrive-t-il quand les calories deviennent monnaie ? Quand le bioterrorisme devient un outil de profit pour les entreprises ? Quand les dérives génétiques dudit bioterrorisme forcent l’humanité à basculer dans l’évolution posthumaine ?

Je n’ai pas vraiment ressenti cet aspect de l’univers : les calories devenues monnaies. C’est un détail et c’est l’un des rares qui m’a dérangée. De même, j’aurais vraiment voulu apprendre quels étaient les évènements qui ont conduits à cette situation, comment on en est arrivés là, ça m’a un peu manqué.

Mais ce sont les seuls éléments qui ne m’ont pas totalement séduite dans cette lecture. J’avais peur de son côté complexe (merci à Lelf d’avoir annoncé cet aspect), mais au final, c’est tellement addictif que ça m’était égal. J’ai eu beaucoup de mal à poser ce livre tellement j’avais envie d’en apprendre davantage, à la fois sur cet univers particulièrement d’actualité mais aussi les personnages, dans leur richesse et leur complexité, malgré des thèmes un peu difficiles (Emiko, la fille automate, forcée de se produire dans un bordel local), passionnants souvent comme la disparition de fruits et l’existence de banques de semences, de recherches.

L’intrigue est très fournie et on peut effectivement aisément s’y perdre. C’était mon cas, mais dans le bon sens. J’ai beaucoup aimé suivre Anderson et Emiko (j’aurais même apprécié une fin plus orientée happy end, même si celle-ci est belle et prête à réflexion) dans ce monde dur et à la dérive. J’étais fascinée d’autant que ces thèmes éprouvants ne sont pas mes lectures habituelles mais tout s’enchaîne avec son lot de surprises et j’ai apprécié ce texte jusqu’à la dernière page.

Une superbe lecture que je ne peux que vous recommander.

Book Notes

Sissi, impératrice d’Autriche

En 1898, Sissi était assassinée à Genève par un anarchiste italien. Depuis, l’impératrice d’Autriche et reine de Hongrie est devenue un mythe. Souveraine à la beauté légendaire, fantasque et solitaire, elle a inspiré peintres, poètes, psychanalystes, cinéastes. Voici la Sissi historique, cette princesse bavaroise qui, en 1854, épouse l’empereur François-Joseph. A Vienne, on la critique ; à Budapest, sous le prénom d’Erszébet, on la vénère car elle défend le nationalisme magyar contre l’emprise autrichienne. Voyageuse acharnée, Sissi se réfugie aux frontières du non-conformisme, plus lucide que bien des diplomates sur les déchirements balkaniques. 

Certes, ce poche a un côté un peu pavé historique, mais il se dévore. Je n’ai vu passer les quelques quatre cent pages et plus que parce que ça me prenait un certain temps de lecture en ne lisant que le soir avant d’aller dormir, sur une période de transition où j’étais en manque de sommeil. Et encore, je devais vraiment faire attention au temps passé dessus pour ne pas trop manquer. Parce que sinon je l’aurais dévoré en quelques jours.

Cette biographie se lit comme un roman, se déroule de manière très visuelle comme un film. Je suis et reste fascinée par Elisabeth d’Autriche mais aussi François-Joseph, leurs vies si complexes, leur interaction, tout ce protocole atroce, infâme, vide de sens mais si lourd, écrasant car primordial dans cette société.

Ils sont tellement attachants. L’auteur les rend très proches du lecteur, dans leur humanité, leur lien, leurs défauts. Il ne fait pas l’impasse sur ces derniers, au contraire, mais il les éclaire, les explique, pour nous donner un panorama complet de leurs vies et de l’époque.

L’auteur propose une autre explication à la mort de Rodolphe, leur fils aîné, qui m’a plutôt choquée.

J’avoue que lorsqu’on connaît peu l’état du monde européen de 1853 à 1898, on est un peu noyés dans les noms, faits, conséquences, causes, mais j’ai aimé les analyses et explications. Un peu complexe, mais intéressant.

Une superbe lecture.