Book Notes

« Je n’ai pas encore le titre », 50 ans d’édition

 » Est-ce bien raisonnable de croire qu’après avoir passé cinquante ans jour pour jour dans le monde de l’édition (je suis rentré chez Hachette le 1er février 1967), j’aurais des choses à raconter qui pourraient passionner ceux qui n’en faisaient pas partie ? Ce catalogue de souvenirs ne va-t-il pas être assimilé aux Mémoires d’un vieux con comme me l’a fait remarquer un aimable confrère que j’interrogeais sur l’opportunité de ce projet ? Si l’on en croit les dictionnaires, les  » Bonnes feuilles  » sont  » une sélection des meilleures feuilles d’un livre « . 

C’est ce que j’ai décidé de rassembler dans cet ouvrage avec les moments les plus insolites, les plus festifs, les plus drôles, les plus émouvants de mes cinquante ans d’édition… Je ne sais toujours pas si c’est bien raisonnable, mais j’ai vraiment envie de partager avec vous les meilleures feuilles de ma vie d’éditeur.  » 

Deux lectures pour ce livre d’un auteur que j’aime vraiment beaucoup, la première en 2018, la seconde en 2022. Il y a de fortes chances que cette opinion provienne de la première puisque peu de critiques écrites datent de post-2020s ^^, J’en garde, avant relecture, un souvenir très léger et qui me fait encore sourire.

J’adore ce titre. Il retranscrit bien le côté vivant de l’édition, sur lequel on travaille toujours jusqu’à la dernière minute, pendant cinquante ans ici.

Bon, honnêtement, je n’ai pas eu d’impression si longue ici. C’est bien trop court ! Mais je comprends bien que l’auteur n’a pas voulu ennuyer son lecteur en s’étendant trop sur le sujet. Jean-Loup Chiflet fait le choix de chapitres généralement très courts, sur un thème, un auteur, un éditeur, un phénomène d’édition. C’est passionnant, je ne me suis jamais ennuyé … mais j’aurais tellement aimé que ce soit plus long !

En ce qui concerne ma maniaquerie de classement XD les anecdotes ne sont pas chronologiques, les souvenirs pas linéaires, c’est classé au petit bonheur la chance mais ça donne un ouvrage très frais et plein de charme. J’ai tellement apprécié chacune de ces découvertes, notamment l’interview d’un mot à la fin du livre. Cet élément est d’ailleurs assez long, mais c’est adorable et tellement bien réfléchi.

Les anecdotes en elles-mêmes font rire ou réfléchir. Je n’ai eu que deux regrets sur le contenu : que le livre n’ait pas été écrit quand j’étudiais pour devenir bibliothécaire. Je trouve qu’il est très utile pour mieux comprendre les rouages du monde de l’édition. Et l’auteur n’aborde pas du tout le manga, ce qui est un peu dommage lorsqu’il évoque la taille des maisons d’édition (qui ont tendance à se manger entre elle) et leur composition (certaines comme Glénat, Pika, Tonkam, Delcourt fonctionnant quand même relativement bien, je trouve que l’élément manque pour appréhender la taille et le « succès » des groupes d’édition).

Les éléments sur Sky my husband, le livre de traduction de l’auteur, sont particulièrement ironiques puisque j’ai juste acheté l’adaptation en jeu pour le boulot 😛 (Il y a fort fort longtemps ^^, je devrais peut-être le racheter pour le nouveau ?) Et j’adore les puns en VO donc c’est parfait ❤ les puns de traduction, ça marche aussi XD

Et j’avoue que je ne m’attendais pas à découvrir une anecdote sur l’importation de la New Romance en France ! Cela me semblait bien loin de la sphère de l’auteur ^^,

L’un dans l’autre, une excellente lecture, dans dans le fond (souvenirs d’éditeurs) que la forme (toujours des piques d’humour perfectly on point ❤ ).

Alors ça tombe bien que je relise cet article, on a reparlé jeux au travail et du coup c’est vrai que j’aimais beaucoup Sky my husband sur la traduction ^^ Ca me donne aussi envie d’ajouter un Chiflet à ma TBR du mois prochain ! Si c’est un auteur dont vous appréciez l’humour, c’est définitivement un livre à découvrir.

*

Book Notes

The Storygraph’s Genre Challenge 2023

Premier challenge 2023 auquel je me suis inscrit sur Storygraph, celui-ci propose de découvrir divers genres qui ne sont pas forcément dans ma comfort zone. Dix livres au total sont attendus, pour un mélange de fiction et de documentaire.

Pour le choix des livres, j’ai utilisé les suggestions pour chaque prompt sur Storygraph, mais aussi les listes sur Goodreads, très étendues.

1) A contemporary or literary fiction novel with disability representation.

Contemporary est transparent et literary fiction est un genre un peu bizarre pour lequel je crois il n’y a pas d’équivalent en français. Wikipédia le qualifie aussi de fiction mainstream ou sérieuse XD pour moi c’est de la contemporaine mais c’est pas grave XD où il est donc question de représentation de personnes en situation de handicap ou de trouble. Il peut s’agir de livres à destination des enfants, adolescents ou adultes et je vous invite à trouver des exemples de livres sur cette page (ce sont les livres choisis par d’autres membres du site).

Je suis parti sur :

Starfish est déjà dans ma bibliothèque, The Mistletoe Motive, j’aurais tendance à attendre décembre ^^ Chacun évoque des troubles psychiques, et le second est Own Voices : Chloe Liese, l’autrice, est sur le spectre de l’autisme, comme un de ses personnages.

2) A nonfiction book about start-ups.

Un documentaire sur une start-ups. Je n’étais vraiment pas enthousiaste, surtout à voir les suggestions. Et puis j’ai repensé à ce livre dans ma wish depuis un certain temps, sur l’histoire d’Instagram.

3) A sapphic romance novel.

Romance saphique aka lesbienne (de Sappho, la poétesse grecque). Beaucoup, beaucoup de suggestions en ligne.

J’ai juste flashé sur l’histoire de compétition de poules XD Ca l’air tellement choupi ! Et le deuxième est une romance astrologique. Forcément, ça me tente.

4) A biography about someone you don’t know much about.

Une biographie évoquant un personnage historique que je ne connais pas beaucoup. Pour ce prompt, j’ai pensé au livre de Simone Veil suite au fil, et puis j’ai découvert ces deux-là.

Je vois de plus en plus de livres de Lucy Maud Montgomery juste trop, trop mignons. Je suis très curieux de sa vie, comme je connais l’histoire d’Anne depuis que j’ai sept, huit ans. Et puis la maman de Moomin, entre autres, forcément, ça me parle aussi.

5) A children’s book you never read as a kid.

Un livre pour enfants que je n’ai jamais lu enfant. J’ai pris le prompt de manière large, en comptant même ce qui était sorti dernièrement ^^, pas envie de lire un album (genre la chenille ou la taupe sur laquelle quelqu’un a fait ses besoins ça ira merci XD).

J’ai donc un peu tortillé le prompt et suis part sur un Middle Grade, jeunesse donc, qui n’était pas sorti quand j’étais gosse et qui me tentait beaucoup (pas envie de partir dans les archives de L’Ecole des Loisirs, vraiment).

6) A popular science book.

Un livre de sciences, pas dans le sens populaire tout le monde le lit, mais plutôt mainstream, pas spécialisé.

J’avais déjà lu un Horrible Science il y a longtemps, (prêté jamais rendu d’ailleurs, greuh). Le champ scientifique étant super vaste, et moi pas bien dégourdi question vocabulaire spécialisé … Horrible Science, c’est bien XD

7) A fantasy novel written by an author of color.

Un roman de fantasy écrit par un·e auteur·rice de couleur. Autant il y a beaucoup de livres sortis qui correspondraient autant en fait j’en ai déjà pas mal sur mes étagères : les livres que j’ai reçus via Fairyloot. J’en ai au moins deux qui correspondent et me parlent.

Je les trouve juste trop beau ^^, Mirage a les pages violeeeettes !

8) A nonfiction history book about an LGBTQIA+ issue or person.

Un documentaire historique évoquant un thème LGBTQIA+ ou une personne. Pareil, beaucoup de choses qui existent et me tenteraient mais j’ai déjà sous la main.

9) A horror or mystery novel written by a woman or nonbinary author.

Un roman d’horreur ou un policier écrit par une femme ou un·e auteur·rice non binaire. J’ai eu un peu plus de mal à trouver des idées pour ce prompt, j’aurais vraiment voulu découvrir une· auteur·rice non binaire en mystery et pas horreur (paas trop mon truc).

J’ai fait de longues recherches sur les listes Goodreads, en me disant que c’était le moment de tenter une série cozy mystery. Si vous avez envie d’une quête en mode Alice au pays des merveilles, jusqu’au centre de la terre, c’est plutôt ça. Et après il y a les spécialisations : les cozy historiques (Ginger Gold), littéraires (les soeurs Brontë), avec des chats, des sorcières, dans le monde des livres (bibliothèques, librairies) … probablement pas mal de crossover avec la fantasy urbaine aussi … J’ai failli y perdre la tête XD Je reste sur ces trois idées finalement. Le premier est un mystère avec une héroïne trans, moins cozy j’ai l’impression, mais que j’ai très envie de découvrir aussi.

10) A travel memoir.

Un mémoire de voyage. Ca ne m’a jamais intéressé ~ pour la petite histoire, c’était mon thème d’oral de concours, le carnet de voyages. J’ai dit honnêtement aux examinateurs·rices que je n’en avais encore jamais lu, alors le mémoire … bleh.

J’ai adoré le film Julie & Julia (Meryl Streep, forcément, et Stanley Tucci), et la vie de Julia Child a l’air passionnante. Et puis en retournant voir les prompts d’exemple sur Storygraph, j’ai vu celui-ci (pas la couverture la plus récente mais honnêtement, elle est pas über choupi ??). Le côté lire un livre de chaque pays (le sous-titre de l’édition plus récente) me parle teeeellement.

Voilà pour mes choix du premier challenge prévu cette année ^^ j’espère vous parler assez rapidement des autres. Vous connaissez ces livres, vous en avez lu ? D’autres idées ?

Book Notes

Feuilles de décembre

En décembre, je poursuis mes lectures mangas avec quelques exceptions.

Ce hors-série m’attendait depuis septembre. Je crois d’ailleurs que c’est une des premières fois où je lis Esprit Yoga, de la même entreprise qu’Esprit Veggie. La maquette est plutôt engageante et j’ai découvert différents enchaînements qui pourraient me correspondre au quotidien.

J’avais quelques appréhensions en démarrant ce petit recueil autobiographique sur le thème du surpoids et du trouble alimentaire. Mais Susie Morgenstern est parvenu à me faire rire même si le discours ne reste pas forcément très léger. Facile à comprendre, je n’ai cependant pas spécialement été touché.

Un groupe d’adolescents, sur un astre artificiel, sauve une étrange jeune fille de l’armée. Elle leur remet quelque chose de spécial sans explication. L’armée les pourchasse pour récupérer cet élément. J’ai aimé le fait de parler de « marionnettes » plutôt que transhumains (je crois ? j’ai un doute) mais c’est à peu près la seule chose qui m’a plu. Le dessin n’est pas mon style, beaucoup de blancs, fait parfois brouillon. Le pire pour moi est la narration. Il y a parfois des choses qui ne font pas sens et qu’on est sensé suivre, ou qui n’ont pas été dites. J’ai eu du mal à bien suivre le récit.

J’avais été séduite par le premier tome d’Aromantic (love) story qui mettait en lumière une protagoniste asexuelle. Tachan m’avait prévenu : le tome 2 ne suivait pas la même trajectoire. Pour des raisons différentes que les siennes, j’ai été déçue. Enfin je suppose que l’attitude des personnages masculins s’approche du triangle amoureux et l’aspect ace passe un peu à la trappe pour en rester presque à une héroïne avec peu d’expérience sans plus de background.

On me vend beaucoup Jo Witek, ces dernières années. Je me suis décidé à tenter un roman récent avec celui-ci chez Actes Sud Junior, collection aux livres souvent très courts et percutants. Certes, c’était court. Heureusement. Fred est une ado qui se languit d’avoir un copain mais est cataloguée comme la bonne copine sportive. Elle se rend l’été en famille auprès de son grand-père très malade. La première partie m’a paru d’un creux abyssal sur l’importance ca-pi-tale d’avoir un copain, le relooking tenté des copines (je hais cet élément), le côté totalement incroyable de son attitude : je prétend que je n’aurais pas de copain qui donne comme résultat tous les mecs s’intéressent à elle mais elle a promis à la fille la plus populaire qu’elle ne sortirait avec personne pour devenir son amie … La deuxième partie aurait pu être touchante mais la première était trop catastrophique pour que je m’y intéresse, même si elle découvre sa marraine, une tante très cool. La langue est plutôt rythmée mais je n’ai rien trouvé de drôle, plutôt navrant, et je ne suis pas convaincu de le mettre en voix.

J’avais aussi beaucoup entendu parler de Timothée de Fombelle, pour Le livre de Perle par exemple. Céleste devait être une mignonne lecture jeunesse avec une pointe de Sf. La pointe est très fine. Il y a quelques mentions de contexte dans les objets du quotidien mais je l’ai trouvé très plat et l’écriture ne m’a pas séduit·e.

Ce fameux discours de Neil Gaiman sur l’importance des bibliothèques … est intéressant. Plutôt beau. Mais je ne m’y suis pas attaché plus que ça. Je suis content·e de l’avoir lu mais ne me souviens plus spécialement des arguments. Et je ne pense pas conserver cette petite brochure.

J’aime beaucoup l’histoire d’Ivy et Vasic. On plonge dans l’univers des Arrows avec le jeune homme et surtout celui des Empathes qui s’éveillent tout juste après la chute de Silence. Kaleb, un des dirigeants de la coalition, est persuadé que cette désignation de Psi a toute son importance pour restaurer leur réseau Psi-Net, ils doivent donc très vite parvenir à une gestion de leurs dons psychiques pour sauver l’intégralité des Psi sur terre. Aucune pression donc, surtout que l’épidémie fait rage et transforme les Psi affectés en zombies qui ne pensent qu’à tout détruire sur leur passage. J’adore apprendre davantage et suivre les Empathes en général et l’histoire d’Ivy et Vasic en particulier est très touchante.

Ce numéro de Néon a un côté très lolilol en Une. Mais le contenu est vraiment passionnant, même s’il est toujours traversé par un clair prisme de féminisme cette fois il l’aborde de front. L’article sur la grossophobie est une interview à quatre voix et m’a beaucoup plu. Un autre sur les études de médecin légiste de scène de crime est inattendu et plutôt amusant.

Relecture pour un projet de roman, j’ai semé des notes au fil de ces retrouvailles toujours aussi agréables qui m’ont laissé des rêves et des idées plein la tête.

Cet énorme ouvrage s’annonçait très bien, si long et peu pratique. L’introduction avait une forme d’essai passionnante. Et j’en suis arrivé à la partie série. J’ai un peu déchanté. On retombe un peu dans une présentation plus traditionnelle même si elle est loin d’être familière, plutôt exigeante. J’ai fait peu de découvertes, à part Homicide, qui met en scène le Capitaine de Brooklyn 9-9 et j’ai feuilleté simplement.

Dans cette suite, on se focalise sur les Arrows avec son leader, Aden, et Zaira, une jeune femme au passé très compliqué. J’ai beaucoup aimé qu’on puisse passer du temps sur ces Psi tellement particuliers, qui ont longtemps été prisonniers de Silence, programme qui pour eux allait de pair avec une cruauté omniprésente des adultes envers les enfants – certains sont retirés (volontairement) à leur parents dès deux ans et sont élevés par le groupe. Il s’agit donc de mettre en place un nouveau fonctionnement qui prend en compte davantage d’humanité et utilise les émotions. Si le début m’ennuie toujours (tous les deux sont enlevés), cette nouvelle mise en place est très touchante.

Série manga pratiquement oubliée sur mes étagères depuis des années, L’arcane de l’aube est un shojo qui a rencontré beaucoup de succès. Pour ma part je n’y ai pas vu grand intérêt. Certes le dessin est mignon mais l’histoire ne m’a pas emportée. Nabaka est une princesse mais a les cheveux roux. Seuls les gens du peuple sont censés avoir cette couleur, les membres de famille royale doivent tous avoir les cheveux noirs. Elle est envoyée en mariage à la famille royale ennemie de la sienne pour calmer les tensions mais on la rejette encore une fois. Intrigue de cours et de pouvoir s’ensuivent. J’ai du mal avec des mangas personnels depuis deux ans, ça passe beaucoup mieux avec ceux du travail. C’est là que ces tomes vont se retrouver à la rentrée.

Soupir. Je peux comprendre, en vrai. Que c’est une série qui a remporté un succès tel qu’on en soit au tome cinquante-six en VO. Pour ma part, je trouve juste le dessin atroce. Un ado décide de devenir le plus grand guerrier de son pays. Il décide de venir en aide au prince renversé. L’aspect guerre ne me parle pas, ce n’est pas une époque qui me fasse envie (surtout avec ce dessin). Même un de mes cyclones qui ADORE les récits de guerre n’a pas du tout apprécié (je comptais vraiment sur lui XD).

Petite déception avec ce numéro de Savoir tout faire en photographie. J’ai pioché beaucoup moins d’idées dans ce numéro d’hiver que celui d’automne et je note surtout tous les conseils pour les appareils Réflex ou qui nécessitent des accessoires alors que j’ai un hybride qui ne convient pas. Enfin, j’adore mon appareil, je suis plutôt fatigué de ces revues qui ne parlent que de Réflex sans le préciser.

Je suis tristesse. J’attendais, j’espérais de la fantasy urbaine aux accents steampunk sur fond de Belle Epoque. J’aurais toléré une romance. J’ai découvert de la romance uniquement, rien de steampunk dans la première partie, un aspect fantasy urbaine très peu expliqué. En plus, l’évolution de la romance m’a paru plus navrant que passionnant. Je n’ai pas terminé cette lecture.

Dernier tome de la saga Psi-Changeling, l’autrice ne se focalise plus sur un couple comme elle l’a fait dans les quatorze premiers. Ici elle propose un vrai roman choral, passant d’un personnage à l’autre pour poursuivre l’intrigue. L’accord Trinité qui doit rassembler les trois races n’est pas encore pleinement finalisé et surtout, Naya, la fille de Sacha et Lucas, d’une Psi et d’un changeling, est prise pour cible par des intégristes alors qu’elle symbolise ce nouveau monde où les frontières entre les races s’efface. Je regrette un peu la structure habituelle mais c’est un plaisir de retrouver enfin DarkRiver (on voyait trop ces fichus loups XD).

J’espérais une lecture doudou dans le milieu des livres, je l’ai eue. Sara, une jeune libraire suédoise, rend visite à Amy, sa correspondante américaine, pour découvrir qu’elle est décédée durant son voyage. Les gens de la ville, plutôt perdue, un peu fantôme, vont cependant tout faire pour qu’elle passe un bon séjour parce que c’est ce qu’Amy aurait voulu. Sara décide d’essayer de leur rendre ce qu’ils lui ont donné en ouvrant une librairie avec les livres d’Amy, pour partager sa passion. Bon, je vais quand même m’insurger : il n’est pas question de librairie. Je ne sais pas si c’est un problème de traduction, je ne parle pas suédois, mais c’est ridicule. Ce sont deux choses différentes ! C’est le seul détail qui m’a agacée. La petite ville est attachante, Sara prête à sourire, même les relations qui se dessinent ne m’ont pas ennuyée (enfin pas plus que cette fichue bibliothèque XD). J’aurais aimé encore davantage de références littéraires, c’est un genre qui m’avait manqué. Il y a effectivement, comme font remarquer les reviews Goodreads, un aspect un peu contemplatif, mais tant qu’on est dans le domaine du livre avec des personnages si réels et attachants, j’adhère.

Je termine cette relecture active (armée de mon fidèle crayon de papier Canopé XD) en notant des idées de créatures fantastiques pour un projet de roman. Si j’ai aimé retrouver mes notes pleines d’humour et d’impatience venant de mon premier projet et l’écriture hilarante de Timothée Rey dans Le dico des créatures oubliées, je retrouve un aspect qui m’avait un peu déçu, peu d’éléments réutilisables notamment dans le troisième, Le règle végétal mais dont l’illustration rattrape énormément. Sans parler de ce qui m’avait un peu échappé la dernière fois : une page à laquelle il manque un mot, non imprimé à droite. Ca se laisse deviner, mais le contenu est un peu parent pauvre, heureusement que les dessins divers et variés rattrapent ce détail. Plus spécifiquement, j’ai vu pleeeein d’esprits en rapport avec la nature dans le Carol Rose alors que là c’est plutôt un article général sur un arbre ou un élément (frêne, sable) avec quelques exemples, ce qui a tendance à me noyer sans spécialement m’intéresser, et même comme ça je trouve qu’il y avait peu de références (je crois d’ailleurs que le Carol Rose n’était pas dans la bibliographie du tome 3).

Découvert sur les Goodreads Awards, j’ai tout de suite été séduit·e par cette belle couverture simple et le thème : des poèmes sur le thème des contes de fées. J’ai passé la moitié. Je suis sous le charme. Les résolutions des contes sont inattendues. Les mots, les phrases, sont fortes et je n’avais qu’une envie : les scander à voix haute, les déclamer pour mieux en savourer chaque sonorité. Et en prime ces textes sont féministes et abordent à la fois des voix féminines et masculines. Il y a aussi des touches non hétérocentrées, ce qui fait toujours plaisir. Je pense que ce petit texte est en passe de devenir une de mes plus belles lectures de l’année, sans parler de ma révélation de poésie.

Je n’ai pas eu envie de me lancer dans une autre lecture au long cours après Fierce Fairytales (à part Allegiance of Honor que je relis toujours avec plaisir). Retrouver Marie Kondo dans ce joli petit manga a été charmant. Mon seul regret est qu’il s’agisse d’un one-shot, il y aurait eu matière à développer toute une petite série comme celle de Netflix, mais au Japon.

Lorsque j’ai découvert Shirayuki aux cheveux rouges, la série plus en vue en shojo était L’arcane de l’aube. Mon libraire m’a conseillé celle-ci à la place. Après avoir découvert sa concurrente, je suis toujours de son avis. Shirayuki a un dessin adorable, empli de douceur comme les personnages que l’on suit. L’héroïne a de merveilleux cheveux roux (cette couverture ne leur rend pas justice), couleur très rare dans ce monde. Le prince de son pays s’entiche de cette nuance et décide de la forcer à être sa concubine. Shirayuki s’enfuit et rencontre Zen, deuxième prince d’un autre royaume. Plus tard, elle va découvrir son royaume avec lui et décide de passer le concours de pharmacienne du palais. Ce sujet est plutôt original et j’aime tellement la manière dont la mangaka le développe, avec les relations entre les personnages, légères, un peu humoristiques, pleines de douceur.

J’ai aussi l’impression que c’est une série qui se prend franchement moins au sérieux que L’arcane de l’aube, mais c’est juste moi qui bitche (hey, je le fais bien XD).

Et vous, vos lectures de décembre ?

Les bilans annuels arrivent tout bientôt 😉

Book Notes

Allô, Dr Laura ? Mémoires graphiques

allo-dr-laura-« L’homme que vous pensez être votre père est peut-être mort… Mais votre père est bien vivant. » Troublée par les paroles d’une chiromancienne, Nicole J. Georges replonge dans son enfance, affrontant les zones d’ombre d’une destinée familiale chaotique. Chronique sensible d’une jeunesse dans le Portland bohème des années 2000, Allô, Dr Laura ? dévoile au fil de ses pages une courageuse et bouleversante quête de vérité.

Je suis tombée sur ce titre au fil de lectures bloguesques. La couverture m’a beaucoup plu, dans un style réaliste mais délicat, avec un côté chaleureux (la tapisserie, la poule, le look de l’héroïne, Nicole).

Le style à l’intérieur suit plutôt fidèlement celui de la couverture, parfois proposant une image sur une page entière tout en étant découpée en cases, ce qui m’a plu, comme pour projeter la réalité dans la bande dessinée. Le trait doux change parfois pour un style très jeunesse, pour montrer l’enfance de l’auteure (beaucoup d’arrondis, des points simples pour les yeux), ce qui donne une coupure nette tout en étant agréable, en noir et blanc, alors que les éléments du présent sont en nuances de gris. Les cases varient en taille, ce qui garde de la surprise.

J’ai beaucoup accroché au trait de l’auteur. Le récit est lent et contemplatif. Il suit donc différents épisodes de sa vie, ses relations amoureuses, ses soucis avec sa mère, sa découverte de ce que l’homme qu’elle prenait pour son père ne l’était pas et ses recherches pour le trouver. Cette quête trouve sa réponse de manière triste et touchante, un peu comme le reste du récit. Je lui trouve une couleur douce amère, qui m’a énormément plu.

Mais je peux comprendre qu’on s’ennuie. Il se passe peu de choses durant le temps où on suit Nickie, mais les différents évènements sont contés avec délicatesse, et j’ai été plutôt sensible à ce récit. Et la petite vie qu’elle mène, avec ses poules, a un côté intemporel.

Le seul élément qui m’a un peu dérangée a été cette petite-amie de Nickie qui impose sa ménagerie de chiens en emménageant et lorsqu’elle se sépare de l’autrice (dans des circonstances pas très chouettes) elle abandonnerait les bêtes parce que la nouvelle copine ne veut/peut pas s’en occuper …

Mais à part ça, un très bel ouvrage.

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Book Notes

C’est dans la poche !

Dans cette autobiographie, Jacques Sadoul livre ses souvenirs de 35 ans d’édition des littératures de genre, dont la création d’une collection SF chez J’ai lu. À travers des rencontres prestigieuses, des hasards saisissants et une foule d’anecdotes, il se fait chroniqueur d’une époque où tout était possible car tout était à faire.

J’avais déniché ce livre il y a bien dix ans, avant de me mettre à lire de l’imaginaire de manière régulière et donc de connaître la plupart des noms mentionnés. J’en garde un souvenir plutôt bon. Je connaissais Jacques Sadoul comme le père de Barbara Sadoul, anthologiste des Cent ans de Dracula et j’étais intriguée par ces mémoires d’éditeur.

La relecture a été un petit bonheur. Je connais bien plus d’auteurs d’imaginaire maintenant donc ces anecdotes prennent une toute autre saveur avec ces connaissances. Le plaisir de lecture est encore rehaussée par l’écriture fluide, vive et pleine d’humour de Jacques Sadoul. J’ai regretté que ces mémoires ne soient pas deux fois plus longues, rien que pour les petites histoires sur Sadoul au quotidien (« Je suis tout ouïe d’un oeil distrait », entre autre « sadoulisme »). Beaucoup d’éclats de rire au rendez-vous.

La présentation (choix d’une année, avec différentes références selon les thèmes civilisation, littérature, BD, ciné, radio, musique, politique, sports, décès) est une mise en bouche intéressante pour amener les confidences de l’auteur pour cette année.

J’ai aimé les passages de défense de la bande dessinée, présentée comme ignorée/méprisée, ainsi que de la science-fiction. Sadoul est un fervent défenseur de la culture dite populaire, et qu’est-ce que ça fait du bien. Il mentionne même les mangas pour l’année 1996.

Tous les passages qui traitent du milieu de l’édition sont également passionnants, notamment sur le poche que Sadoul connaît de première main pour avoir travaillé dans ce domaine en particulier. Et Librio. J’ai un sentiment très nostalgique pour cette collection que j’ai découverte en 3ème au collège et qui m’a permis pour mon tout petit budget de dévorer de nombreux livres. Les anthologies de Barbara Sadoul comme La Dimension fantastique sont mentionnées. Je les adorais.

Quelques citations :

Retour d’un déjeuner avec Neil Gaiman : »En me quittant, Neil m’a dit : »J’espère que nous nous reverrons dans le futur ». Je lui ai répondu que l’on se reverrait peut-être dans le passé. Après tout, ça doit être possible avec un auteur de science-fiction ». ❤

Clotilde (super assistante) est obligée d’emmener son jeune fils au bureau. J.S. : C’est demain que vous venez avec votre petit monstre ? Clo : Oui, sa nounou est malade. J.S. : Bon, on lui donnera un livre à ronger.

J’aimerais que le livre de citations de Jacques Sadoul soit disponible dans le commerce, mais je crois que c’est un volume juste à sa disposition.