2023 avait très, très mal commencé, il finit tout de même mieux. Mieux que depuis … plein d’années.
D’un point de vue santé, 2023 n’a pas trop mal commencé. Physique, n’est-ce pas. J’avais une belle angoisse à l’idée de retourner travailler en janvier, mais je vous garde ces … anecdotes ? tribulations ? pour la partie consacrée au boulot de cet article.
Spoilers : c’est une beeeelle partie en prévision. Vraiment. Du lourd. Je ne sais honnêtement pas comment je n’ai pas fini en burn out avant juillet.
Réponse : je n’avais pas de médecin généraliste à qui je faisais confiance et à qui parler de ça. Mais je spoile. C’est mal. En vrai j’avais été voir mon ancienne généraliste toute fin 2022 pour avoir une ordonnance pour mon rendez-vous chez l’orthophoniste.
Ca a été tout une aventure in itself de trouver quelqu’un 1) qui allait décrocher le téléphone (je vous jure XD) ; 2) faisait passer le test spécifique pour la dyscalculie ; 3) gérait les adultes ; 4) acceptait de nouveaux patients.
Les gars, je veux juste un fucking diagnostic, okay ? Je n’ai aucune envie de passer plusieurs heures en cabinet à faire des exercices de maths et de logique régulièrement …
C’est complètement par hasard (elle remplaçait un collègue en conférence) que je suis tombé sur une gentille ortho qui m’a suggéré de la rappeler juste avant les vacances de février pour caser l’examen ABSOLUMENT HORRIBLE PUNAISE QUI A CREE CTE FUCKING TORTURE 😱 j’ai bien cru que ces trois heures d’examens allaient me tuer. Entendre des chiffres, des dates, tout un bazar de nombres pendant tout ce temps m’a rendu pas loin de malade.
Au final, elle a confirmé que j’étais bien dyscalculique. C’est faible à modéré mais c’est bien là. Et elle se demande si je ne suis pas dyspraxique, notamment en vue de ma maladresse, du fait que je me cogne souvent (le nombre de poignées de portes à m’avoir attaqué quand je vivais chez les parents …), les difficultés d’orientation dans l’espace et autres choses bien fun. Le diagnostic se fait auprès d’un ergothérapeuthe ou psychomotricien mais je ne me suis pas penché là-dessus parce que … ce n’est pas drôle sinon (entre le boulot et une autre aventure bien rocambolesque en mode administratif XD)
Si je m’attendais, et que j’espérais un peu ce résultat (juste histoire de me dire que je ne suis pas débile ou incapable comme on me l’a bien fait ressentir en cours de maths et sciences au collège et lycée), je me suis quand même senti bizarre au moment de sortir du cabinet, et pendant les jours qui ont suivi. Un peu comme un coup de massue. Ca conduit à revoir plein d’éléments de sa vie sous un autre jour, et puis le côté « j’ai un trouble ». C’est quelque chose de tout de même sérieux, qui ne se guérit pas, même si j’ai vécu toute ma vie avec … et je ne peux pas m’empêcher de me dire que punaise, si j’avais su ça avant, tellement de choses auraient pu être différentes, notamment au niveau de ma scolarité. Sans parler des trucs de merde qu’on me refilait au boulot comme l’élaboration de plannings pour plus de 20 classes en gérant les temps de passage en fonction du nombre d’élèves, les commandes de manuels, etc.
Mais j’ai encore envie de faire des recherches sur le sujet, pour trouver d’autres exemples de dyscalculie diagnostiqués à l’âge adulte et des stratégies à mettre en place.
Pour la petite histoire, on a eu une formation forcée au travail en fin d’année sur les élèves à besoins particuliers, et quand on a abordé la dyscalculie, j’ai réalisé que j’avais de la chance d’être dans le groupe d’une partie de mes collègues de conduite routière, notamment l’une qui m’a confirmé que ça impactait complètement l’apprentissage des commandes et de la tenue de route. Quand je pense aux crises de larmes, aux remarques pourries que je me suis prises parce que c’était tellement pas évident pour moi ! Ma collègue m’a dit que c’était impossible de prendre le temps d’apprentissage ordinaire pour des dyscalculiques et que c’était normal qu’iels aient besoin de plus d’heures …
Après la gentille orthophoniste … Je voulais déjà absolument changer de généraliste, mais impossible. Personne ne prend de nouveaux patients dans les environs. Même dans le cabinet de mon ancien généraliste (M. Petite Diète …), son collègue refuse alors qu’il ne le met pas officiellement sur Doctolib (à quoi ça sert d’avoir un compte dessus alors !). Le truc trop bizarre, c’est que je suis allé voir ce collègue quand j’hésitais à demander un arrêt maladie parce que ça n’allait pas du tout question angoisse, il m’a dit que même si j’avais déclaré un nouveau médecin traitant il y a plus d’un an, tous mes résultats d’analyse arrivaient chez eux. J’ai envisagé de retourner chez M. Petite Diète, mais si avant il était possible d’avoir rendez-vous dans la semaine ou la suivante, là c’était genre plus d’un mois, quand il était là.
Bref. Je n’en menais déjà pas large. Et est arrivé avril. Mon premier rendez-vous chez le dentiste de l’année. Comme l’année précédente, elle me dit que c’est impeccable et tout … et puis en fin de rendez-vous « alors vous avez des caries à trois des quatre dents de sagesse ». … Alors pourquoi tu me dis que c’est impeccable ?? Elle m’a fait le même coup en 2022 … Donc rendez-vous repris pour le 13, 20 et 27 juin.
Spoilers : j’ai eu mal aux dents du 14 juin à fin septembre. Et comme je n’ai JAMAIS eu mal aux dents avant, je ne savais pas ce que c’était au début. Deuxième rendez-vous, la demi-heure de retard, tant pis, j’en ai profité pour réviser les chorégraphies du mardi (latine et country). J’attends qu’elle me demande si j’ai eu des douleurs. Rien du tout. Je finis par le signaler. Pas de réaction.
Troisième rendez-vous, je commence à m’énerver d’attendre encore 30 minutes, surtout que bah j’ai toujours mal ! Je le dis un peu sèchement parce que ça commence à me soûler qu’elle s’en fiche. Pas de réaction. Et en fin de rendez-vous elle a le culot de me dire que j’ai une « sensibilité ».
BITCH. J’ai posé la question à ma mère. Même gosse je n’ai jamais été du genre à avoir des douleurs aux dents, et elle s’en serait souvenue ! Sachants que la dentiste a dit très naturellement au premier ou deuxième rendez-vous de juin que bah oh, elle a touché le nerf …
J’ai appris cet été par mon père qu’un dentiste avait parfaitement la possibilité de prescrire des antidouleurs. Ce qu’elle n’a jamais fait même lorsque je lui ai signalé de manière pressante que j’avais mal. Non, j’ai dû les acheter moi-même. Elle savait aussi que j’avais trois jours de spectacle de danse à assurer et un voyage en Italie pour un mariage en juillet.
Je vous en reparle, mais là je vous laisse essayer déjà d’imaginer mon degré de stress et d’anxiété, sachant que le boulot est juste un magma bien pourri à ce moment aussi.
Même avec des antidouleurs habituels, j’avais toujours mal. J’ai appelé en catastrophe la première semaine de juillet, juste avant la fin du boulot, mon ancien dentiste, celui que j’allais voir avant de déménager. Il a accepté de me recevoir l’après-midi et m’a beaucoup rassuré, expliqué que parfois c’était normal, a regardé les radios avec moi. Il m’a aussi revu en août et en septembre … parce que ça n’allait toujours pas … et a fini par m’envoyer voir un stomatologue pour savoir si on retirait ces bêtes-là.
En vrai, ça s’est calmé fin septembre. Quand j’ai retrouvé une généraliste gentille et que mes douleurs à l’épaule se sont calmées aussi. Mais pas avant que je me réveille la nuit à cause de ladite épaule et des dents.
Ouais en vrai d’un point de vue santé physique 2023 a été une catastrophe, lolilol. Ca a ruiné mes projets pour cet été en prime (je pars pas à l’étranger avec les dents qui font un squash toutes les deux heures non plus, faut pas déconner).
En rentrant de chez mes parents tout début août, je me suis rendu compte que mon épaule droite refusait de laisser mon bras monter au-delà de l’épaule. Juste, non, fuck off. J’ai attendu la fin d’août en pensant que c’est parce que d’habitude ce mois-ci je ne fais pas grand-chose (à part angoisser pour la rentrée …), je fais ma larve de canapé (ou de chaise de bureau). Mais ce mois d’août, une fois par mois, j’ai fait du stretching, et pas juste de tous petits étirements, à l’académie de danse. Copine responsable des costumes à la danse est tombée d’accord avec moi que je ferais mieux de checker en testant un ostéopathe (puisque bah pour le kiné il faut une ordonnance et donc voir un généraliste).
Ca a été une expérience et je ne suis pas sûr que j’aie apprécié. Je devais lui refaire un point sur mes symptômes la semaine suivante, fin de première semaine de cours (genre c’est dur de passer des vêtements au-dessus de la tête, j’ai du mal à trouver une position qui n’est pas douloureuse pour dormir … ça n’améliore pas mes troubles du sommeil lalalaaa…) et il va me répondre pour dire quel suite donner à mon suivi.
Oui oui, il va répondre oui. Peut-être en 2024.
Voilà voilà.
Mi-septembre j’ai fini par atteindre un seuil désespéré quand j’ai été réveillé par ces fichues dents et mon épaule déglinguée et que j’ai dû dormir genre deux heures. J’ai contacté la généraliste que je voulais vraiment avoir, qui exerce à côté de chez moi et m’a patiemment écouté avant de me proposer de venir dans l’après-midi, ce qui m’a tellement choqué. Finalement j’ai vu sa remplaçante d’abord, qui m’a prescrit des examens pour l’épaule et m’a beaucoup rassuré, et quand j’ai vu ladite médecin un mois plus tard, que l’échographie et la radio n’ont rien donné, elle m’a prescrit du kiné et m’a posé tellement de questions sur moi, sur mon expérience dans plein de domaines, sans jamais m’attaquer sur mon poids ou mon alimentation (oh les jolis souvenirs de professionnels de santé), avant d’accepter de devenir mon médecin traitant. Ca m’a tellement rassuré.
Le kiné était plutôt cool. L’épaule ne pose plus autant problème mais je sens qu’elle est un peu différente. Si je passe un peu de temps à écrire devant l’ordinateur, la gauche s’en fiche. La droite, quand je vais bouger, va faire un peu mal comme si elle ne supportait plus d’être trop au repos. Elle va beugler le matin quand je vais l’utiliser pour éteindre le réveil sur mon téléphone. De petites choses comme ça. Je fais plus attention à la danse aussi (forcément, avec les acrobaties …).
Je ne suis pas retourné voir ma psy depuis début juin. J’étais trop mal physiquement avec la catastrophe dentaire avant de partir pour chez mes parents en juillet, et je crois qu’en août elle n’avait plus de rendez-vous. J’ai laissé passer la rentrée, puis je me suis rendu compte que ses horaires ne correspondaient plus du tout aux miens. Et je n’ai pas ressenti le besoin d’y aller pendant ce premier trimestre (to be continued durant la partie boulot). J’ai pu avoir un rendez-vous tout début janvier, pendant les vacances, et je me dis que si ça continue comme ça, je pourrais peut-être privilégier les rendez-vous pendant les congés scolaires ? Je verrai bien en retournant la voir.
D’un point de vue santé, c’est déjà pas mal XD J’envisage de revoir une spécialiste de la nutrition que m’a recommandée une copine, qui a l’air plutôt cool à voir son site. Sachant que depuis mes douleurs aux dents puis à l’épaule j’ai arrêté de faire attention parce que j’allais exploser sinon, sans parler de mon mal-être au boulot.
J’envisage aussi de faire les recherches pour la dyspraxie et l’éventuel examen (sachant que ce n’est pas remboursé et que c’est un spécialiste, donc trois chiffres déjà, clairement).
J’ai aussi appris qu’une de mes profs de danse (qui n’est pas ma prof finalement pour cette saison mais avec qui je danse dans le cours de hip hop ^^) propose des cours particuliers. C’est avec elle que j’ai fait du stretching cet été et j’ai beaucoup apprécié cette expérience ~ même avec l’épaule capricieuse ! Du coup, j’envisage de lui demander si on pourrait mettre ça en place. Sur mon carrelage, ça va être fantastique XD
Et pour ma santé mentale, je réfléchis à prendre d’autres décisions, mais c’est une histoire pour la catégorie suivante.
Je vais vous faire un copié-coller du début de cette catégorie dans mon article 2022 :
Je vous disais l’an dernier que la situation (2021 donc) était un peu compliquée avec les parents (être traité comme si j’en avais 14 alors que j’en ai 20 de plus – et non pas 10, #lesmathsonoublie ^^, Disons juste que ça n’a absolument pas changé. Et lorsque j’ai essayé de poser des limites, une fois encore, elles m’ont explosé à la figure puisqu’ils ont refusé de les respecter, en gaslightant et insistant sur le fait qu’il n’y avait aucun problème. Juste moi, en fait, comme d’habitude.
J’ai presque l’impression que ça résume une fois encore mes « vacances » d’octobre chez eux. Pour la petite histoire je ne choisis pas vraiment d’y aller, et pas uniquement parce que j’ai l’impression de ne pas avoir le choix, mais parce qu’il faut changer les fichus pneus de la voiture qu’ils refusent de ramener chez moi alors que j’ai un garage vide dans lequel ils pourraient faire tranquillement leur vie …
Le début de la semaine ne s’est pas mal passé. Essentiellement parce que je me suis occupé en shopping (dépôt-vente avec une foultitude de mangas, friperie, DM, Primark, autres achats à Sarrebrück ~ j’ai eu le malheur de demander à ma mère de m’accompagner, pensant que ça lui plairait, mais elle a à peine parlé de la journée … j’ai tellement eu l’impression de la soûler 😦 ) jusqu’au vendredi. J’avais prévu de passer l’après-midi chez Emmaüs, où mon père devant me déposer et ne revenir que 2-3h plus tard (sinon il presse toujours), mais j’ai fait un crochet par un autre magasin.
Je vous passe les détails parce que je n’aime vraiment pas y repenser, mais en sortant, mon père s’est moqué de moi (je me sentais déjà oppressé par ses remarques bien diminuantes dans le magasin). J’ai essayé de lui dire d’arrêter.
Plus j’y repense, depuis, surtout là peu de temps avant de retourner voir ma psy, c’est une dynamique qui a toujours existé. Je suis à fleur de peau quand on se moque de moi, comme ça a toujours été le cas avec l’ancien nom de famille notamment, la première chose qu’on entendait à mon sujet, et c’est toujours quelque chose qu’il a fait. Et si j’avais le malheur, dès mon enfance, de demander à ce qu’on arrête de se moquer de moi, c’était la même rengaine « Mais j’rigole » et c’était moi la fautive pour être trop sensible.
Ca n’a pas loupé. Là il s’est donc déjà moqué de moi avec la propriétaire du magasin puis il a continué dans la rue jusqu’à la voiture et quand j’ai eu le malheur de lui demander d’arrêter « de se moquer de moi », justement, j’ai pris dix minutes de leçons comme quoi je m’énerve trop vite. Que ce sont juste des plaisanteries. Enfin, lui utilise le terme « s’exciter », que je ne supporte pas. J’ai essayé de lui parlé du côté sexiste de dire à quelqu’un de « se calmer », de dire que pour moi c’était se moquer, justement, que si pour lui je m’énervais pour rien, pour moi c’était important (sur plein de sujets, hein, pas uniquement le problème en magasin).
Ah bah oui mais tout est important pour moi alors que RIEN n’est le cas en fait. Qu’il a parfaitement le droit de juger …
J’ai essayé de dire que j’avais le droit d’exprimer mes émotions. En vrai j’étais carrément halluciné à ce moment. Je crois que n’importe qui d’autre, j’aurais envoyé chier en disant que ça commençait à bien faire, en montant le ton, mais là j’étais sonné. J’ai essayé de dire que la colère était un sentiment valide. Mais qu’il ne me laissait même pas ma colère. Et que c’était encore n’importe quoi pour lui.
Je crois que j’ai atteint un seuil à ce moment. Je me suis senti vide. Si je n’ai pas de colère, je n’ai rien. Je ne me sens même plus fatigué. J’ai juste pensé que je n’arriverais jamais à être la poupée qu’ils veulent. Et dont ils pourraient se moquer comme ils veulent. Parce qu’elle n’a pas d’importance.
Encore une fois, pour mon père, je fais tout mal. Je ne sais rien faire. Et c’est. Tellement. DRÔLE.
Mais il ne se moque pas de moi. Il aime juste rire. C’est sa nature. Ca ma tellement rappelé quand j’étais harcelé ado et que les gens rajoutaient obligatoirement que c’était une blague pour que ce ne soit pas trop cruel. Que c’était ma faute parce que j’étais trop sensible.
Est-ce qu’à un moment ça arrête d’être ma faute ?
Je ne sais même plus si j’y crois. Le pire, c’est que je n’attendais pas grand-chose de cette semaine d’octobre à part du shopping.
Je crois que c’est à cause de ce genre de choses que je n’ai pas l’impression d’avoir d’importance.
C’est ironique parce que quand j’ai commencé à travailler, un besoin pour moi était de faire une différence dans la vie des gens. Mais je n’ai pas d’importance.
Je me suis senti vide pendant les trois, quatre heures que j’ai passées chez Emmaüs. En rentrant j’ai été forcé de les accompagner manger à l’extérieur. J’ai eu envie de vomir toute la soirée. Le lendemain matin, je suis allé au DM, comme je l’avais prévu, et je suis parti en début d’après-midi, un jour avant la date prévue. Mon père m’a demandé si c’était à cause d’hier, puis il m’a fait plein de petites piques en mode blessé de mon manque de gratitude pour cette semaine.
Je suis rentré chez moi. J’ai refusé d’aller les voir et, pour la première fois, j’ai essayé d’expliqué à ma mère (qui refusait d’entendre mon NON et de le respecter, invalidant mes décisions, une fois encore). Ils s’inquiétaient, d’après elle, est-ce que j’avais des problèmes au lycée ? (je vous jure que c’est le terme qu’elle a employé. Pas au travail. Au lycée. J’ai toujours quatorze ans …). J’ai eu envie de hurler dès la lecture de ce message. Sachant qu’elle précisait que je devais appeler après 17h, déjà j’avais envie de dire trop aimable de me laisser le temps de m’organiser, j’aurais pu avoir quelque chose de prévu … J’ai carrément frappé mon oreiller de toutes mes forces avant d’aller dormir. Presque comme lorsque j’avais moins de dix-huit ans, que je vivais chez eux et comptais les années jusqu’à ce que je puisse m’enfuir.
J’ai horreur de devoir me justifier quand la seule chose que je souhaite est qu’on. Me. Laisse. Tranquille. Et seul. Mais la solitude est un problème, clairement. Je n’ai pas l’impression que je puisse réussir à faire passer le message civilement. Je n’ai pas le droit d’exprimer de la colère, on me l’a clairement fait comprendre. Être calme ne résout rien non plus. Je ne suis pas valide.
J’ai expliqué à ma mère ce qui s’est passé avec mon père aux dernières vacances. Que je me sentais contrôlé même depuis que je n’habitais plus chez eux, obligé de me justifier sur mes absences, avec qui, ce que je faisais. Espionné. Que bien sûr que je n’avais pas envie de parler si je me sentais obligé (oui je suis sensé être au téléphone avec elle deux fois par semaine … je n’en peux plus de cette obligation, et encore ce n’est plus une fois par jour depuis l’an dernier, elle m’a déjà bien laissé entendre que c’est une énorme concession de sa part). Que je me sens fermé, que j’ai envie de hurler. Elle a essayé de me dire qu’elle était juste curieuse.
Et je peux le comprendre. Je peux comprendre qu’elle s’intéresse à ma vie et à moi, mais il y a trop de passif et d’histoire pour que je le prenne comme ça. J’ai juste besoin de respirer. Je n’ai même pas l’impression que c’est ma vie. Je sens que j’ai atteint un point de non-retour, que je n’évoluerai jamais pour être la personne que je me détruis à essayer d’être si je reste dans leur orbite. Je ne peux même plus dire que je ne grandirai pas ; j’ai peur d’avoir complètement perdu cette fenêtre à l’issue de l’université et que je doive faire mon deuil de la personne que j’aurais pu devenir à ce moment.
Je ne sais pas qui je suis, ni où j’en suis, et j’ai peur, si je continue à les voir même en essayant de poser mes règles, qu’elles soient ignorées, moquées, que je sois traité exactement de la même manière et que régulièrement je sois repoussé dans la case « ado capricieuse ».
(Vous remarquerez ce genrage au féminin. Vous aurez peut-être remarqué que d’ordinaire je ne le fais pas. Quand mes parents sont dans la balance … le genrage refait son apparition, et ça me soûle).
J’espérais qu’elle avait compris. Elle a arrêté d’appelé, je l’ai fait pour Noël pour lui faire plaisir et lui ai accordé un peu plus de temps. Mais elle n’a pas compris. Elle voulait venir me voir avec mon père pour les fêtes. Je ne veux pas retomber dans cette dynamique si vite, quand je n’ai pas réussi à prendre une décision … je ne veux pas.
Accessoirement, je me suis engueulé avec mon père (ou plutôt je lui ai raccroché au nez) parce qu’il ne m’a appelé que pour une raison en décembre, et ce n’était pas pour prendre de mes nouvelles ou s’excuser (grands dieux, faut pas déconner non plus). Mais pour faire mon taf de spécialiste technique, aka changer son opérateur téléphonique (ah parce que oui, c’est de ma faute s’il paie le double d’avant puisque quand j’ai changé de fournisseur internet il a perdu son tarif préférentiel) et l’aider à choisir un nouvel ordinateur. Déjà, je n’ai aucune idée de comment choisir un ordinateur actuellement, je suis passé sur Mac il y a plus de dix ans et les choses changent tellement vite, que je me serais renseigné auprès de personnes ressources. J’ai deux cousins dans le milieu, il a refusé d’aller leur parler. Il ne veut pas non plus se renseigner auprès de vendeurs. J’ai rejeté cette charge mentale en raccrochant. (Et puis aller dans un magasin passé le 10 ou le 15 décembre … non.)
Voilà voilà. Je doute que ce soit une situation qui se résolve facilement. Je sais juste que je suis à ma limite.
On passe à la partie boulot. Je vous ai prévenu·e·s, on va se marrer XD
J’ai terminé 2022 avec une hantise complète de mon boulot, au point que je ne voulais même plus entendre parler de catégorie pro sur le blog (et encore, je n’y parlais essentiellement que de mes lectures). Mutation ou démission, c’était mon état d’esprit.
Janvier a été très difficile. J’avais envie de hurler chaque jours en arrivant. Je ne voyais pratiquement personne. Il est arrivé que je passe deux semaines sans croiser âme qui vive. Et il faisait tellement froid. Je me sentais complètement bloqué. Je n’arrivais à rien faire à part quelques trucs et lire.
Ca, c’était avant que je récupère les tâches bien ingrates comme courir après tous les profs pour qu’on daigne me dire s’iels voulaient garder leurs manuels actuels pour réussir à finir à l’issue de la première semaine de juillet, parce qu’il était hors de question que je reste une minute de plus. Ou qu’on me force à prendre des élèves en remplacement sans me prévenir ou me demander mon consentement. (Sachant que contrairement aux collègues de discipline je n’étais pas payé pour le faire puisque sur mes heures, mais lolilol on a essayé de me les coller en-dehors de mes heures aussi). Je me sentais emprisonné, avec l’impression que même mes heures en-dehors de mon planning ne m’appartenaient pas.
Donc, janvier. Je fais ma demande de mutation, et juste avant je demande un rendez-vous avec le directeur de mon établissement secondaire pour l’en prévenir (anecdote fun à venir en … juin ? je crois). Et je lui explique aussi les difficultés que j’ai avec une collègue qui me met la boule au ventre depuis des années, notamment en utilisant son nom à lui pour me menacer lorsque je ne fais pas ce qu’elle veut (notamment quand elle s’est mis en tête de changer mes horaires parce que selon elle je ne fais pas assez d’heure ; avec ma dyscalculie, impossible de gérer ça). Sans rentrer dans les détails, j’apprends qu’une autre collègue souffre aussi de sa relation avec la personne, et je regrette franchement de ne pas en avoir parlé plus tôt.
J’ai déjà pris la décision de ne pas aller voir ma dir principale. J’en parle avec une collègue de mon établissement secondaire que je vois chaque semaine, doc elle aussi, beaucoup mieux renseignée que moi sur la légalité et les différents points, qui m’assure que ce n’est pas obligatoire. Je croise la dir par hasard, qui me dit qu’elle a vu ma demande, elle suppose que c’est pour avoir un temps complet sur un seul établissement, tant mieux, lalalaaa. Je ne crois absolument pas à ce qu’elle me dit et j’ai juste hâte de finir cette discussion.
C’est très bien de faire la demande de mutation. Après, il faut attendre la publication des postes (du 29 mars au 4 avril) pour pouvoir faire ses demandes. J’ai deux idées d’établissement, recommandés par deux copines. L’un en centre-ville mais pas hypercentre, l’autre à 40 minutes de chez moi (ironiquement où on m’a proposé un remplacement d’anglais en 2012 comme j’ai vu dans les souvenirs Facebook récemment). Je n’ai aucun moyen de savoir si d’autres docs convoitent ces postes, je sais juste que je suis prioritaire sur la collègue en poste dans celui du centre-ville puisqu’elle n’est pas titulaire. Et vu ma situation (dix ans d’expérience, sans enfant, sans handicap ~ je n’ai pas déclaré ma dyscalculie, j’en ai juste parlé au directeur de mon établissement secondaire à ce moment, je ne crois pas trop que ça fasse une différence, ce que m’a confirmé quelques mois plus tard ma collègue repré syndicale) je ne serai pas prioritaire. Je n’indique pas mon établissement actuel sur la demande. Encore une fois, si je dois rester là, je préfère démissionner.
A ce moment, de janvier à fin mars, c’est tellement long. Je ne sais pas si je vais y arriver.
Et puis fin mars, aussi, je reçois une invitation au mariage de mon cousin. Mon petit frère. Juste une des personnes les plus importantes pour moi. En Italie, fin juillet. Je réalise que si pour moi c’est super important d’y aller, l’organisation me paraît terriblement compliquée. (Déjà devoir arracher rien que le nom de l’aéroport international le plus proche, zéro suggestion de logement, obligation ou presque d’avoir une voiture sur place puisque lieu loin de tout, ça ne me donne pas l’impression que ça va être simple ce bazar …)
Et l’angoisse commence à s’empiler.
En même temps, je prépare mon deuxième spectacle de danse, j’apprends les instructions pour les costumes, et comme je vous en ai parlé, je commence à angoisser sur les tenues.
Ah et en janvier … portes ouvertes en fin de mois. L’établissement veut nous forcer à porter un pull aux armes de l’école. Je refuse d’aller le chercher, de faire personne sandwich, je ne veux pas aussi me trouver dans cette situation d’angoisse sur les tailles quand la personne à qui je dois les demander fait un triple XS. Et la directrice passe au CDI en début de matinée, tout au début. En utilisant le terme « inspection ». Elle commence « son inspection par là » (vous ne me direz pas qu’elle a choisi cette expression par hasard). J’angoisse. J’ai le coeur qui bat tellement fort, j’ai tellement de mal à m’exprimer devant des supérieurs hiérarchiques. Et là elle me demande : « Le pull ? » J’arrive juste à articuler Non. Elle tourne les talons. Je ne l’ai plus revue au CDI de toute l’année scolaire, et lorsqu’elle me regardait, c’était souvent comme un insecte à écraser.
Accessoirement, quand j’ai commencé à trouver que l’insistance sur ces fichus pulls était quand même lourde, notamment au niveau des « grandes tailles » explicitement mentionnées dans les mails et que j’en ai avisé mon collège repré syndical … j’ai indirectement été traité de marginal par la personne qui les distribuait. Voilà voilà.
Pendant des mois j’ai à moitié plaisanté jaune avec la collègue de l’autre établissement qu’on me refilerait un pull comme cadeau de départ. La réalité est plus marrante encore.
Arrive la publication des mutations. Au moment de compléter la demande, il faut faire attention à l’ordre. Le premier poste demandé, si libre, est celui qui sera attribué. Je suis encore en train de me triturer les méninges entre les deux établissements. L’établissement loin, ma pote y travaille encore. Point négatif, c’est du collège en plus d’être du lycée pro et général. L’établissement plus proche, je peux y aller en bus, les élèves les plus jeunes sont en 3ème, le niveau que je préfère (et pro en prime). Le loin, je prendrais la place d’une collègue adorée qui abattait un boulot de folie, et je ne suis pas sûr d’en être capable. Le proche … c’est plutôt l’inverse, tout est à faire.
Et commencent à pleuvoir les angoisses. Mes collègues actuelles connaissent bien celles de l’établissement le plus proche. Elles s’inquiètent pour moi, elle me rapportent ce qu’elles leur ont dit. Je ne dois pas y aller, trop de souci en direction, l’établissement est voué à mourir, seuls une vingtaine d’élèves sont inscrits pour l’année suivante (vas-y donne moi des chiffres pour me stresser … en fait c’étaient de nouveaux élèves, ça reste peu mais bon), la cantine a fermé ce qui n’aide pas …
Mais au final, après avoir pesé le pour et le contre, je me décide pour cet établissement plus proche, accessible en bus, professionnel uniquement. Parce que c’est le premier dans lequel j’ai réussi à me projeter.
C’est pas que je vais le regretter, mais le rollercoaster n’a pas encore atterri.
Une fois la commission réunie, je suis sensé prendre rendez-vous avec les chefs d’établissement pour les rencontrer. Je ne sais pas vraiment si ça fait une différence, mais bon. Je ne sais toujours pas me vendre. J’ai peur des préjugés sur mon physique. Au moins j’ai un CV génial que j’ai réalisé sur Canva, pour lequel j’ai tout donné, et j’ai mon nom. Je me rends compte que vraiment, ça fait une différence au niveau de ma confiance.
Je ne sais pas pourquoi, pour le premier établissement où je me rends, le plus loin, je décide d’y aller en voiture. Alors que la gare est côté. Probablement un reste de mes entretiens d’embauche en bibliothèque où j’étais véhiculé par mon père avant d’avoir le permis et je me sentais jugé de ne pas venir seul en voiture. Le GPS manque de m’envoyer en sens inverse. Je panique. Vraiment, je ne suis pas bien. Accessoirement, il pète une durite et me traîne via Nancy centre pour le retour. Je finis la journée fiévreux au fond de mon lit. Je vous jure.
Accessoirement, le directeur est adorable, très gentil, l’entretien impeccable, il est de Moselle comme moi à la base, ça fait toujours un conversation starter. Je bois un verre avec ma pote en sortant. C’est là qu’elle m’apprend qu’il quitte l’établissement en fin d’année et est remplacé … par le mari de ma dir actuelle. Je ris. Je ris.
Le rollercoaster continue.
Je rencontre le directeur de l’établissement de centre-ville. Très vite je me sens en contexte pro. Il me parle du fonctionnement actuel du CDI, je propose des solutions, je parle de ma manière de travailler. Je vends honteusement mes compétences numériques (ces putains de manuels numériques, notamment, qui est le truc que je gère, pas le mieux, mais comme un chef), et je vois que ça fait une différence. J’ai une excellente vibe en sortant.
Qui refait un virage de rollercoaster quand Super Collègue de français me voit en catastrophe pour me dire que le CDI va être déménagé (ce que je savais, pour être en rez-de-chaussée, au centre de l’établissement, pas loin des toilettes), dans l’ancienne permanence ou je ne sais pas, genre que je ferais office de permanence ou que je suis derrière le bureau du directeur (avec la cour entre) pour qu’il puisse me surveiller … je ne sais plus mais l’angoisse monte encore d’un cran.
Je ne sais plus à ce stade combien j’ai encore de crans disponible sur ma cuillère mais punaise je ne sais plus où j’en suis. Je me relis et je vous assure je ne sais pas comment j’ai fait pour rester calme. Je n’ai même pas l’impression d’avoir tellement pleuré.
Jusqu’au retournement de situation peu après, je crois, avoir confirmation de mon lieu de mutation.
Parce que je n’ai pas pleuré mais ri aux éclats quand ma pote dans mon établissement actuel, qui m’avait recommandé celui du centre-ville, m’a annoncé fin mai que ledit directeur démissionnait, vive l’impression encore une fois d’établissement fini. Je n’étais plus à ça près.
Je n’imagine même plus l’angoisse à me demander qui le remplacera. Beaucoup de chefs d’établissement n’ont aucune considération pour le CDI et traitent les documentalistes comme n’ayant aucune importance. Je n’avais pas trop cette impression pour lui. En vrai, j’ai eu terriblement peur que l’établissement soit jumelé avec celui dans lequel je me trouvais et que je désespérais de fuir …
A ce moment, je restais assez positif sur l’établissement. Un nid de végétation. Un cadre plus petit, plus intimiste, taille humaine comme disait ma pote. Des sections tertiaires donc très différentes de l’indus dont j’ai l’habitude.
Pour rire aussi mon nouvel opérateur téléphonique depuis janvier fonctionne tellement mal que si j’entends parfaitement, personne ne m’entends. C’est tellement une métaphore de mes impressions en général XD
J’en arrive au stade où je me demande si je n’ai pas fait une boulette en le mettant en premier. Je contacte la collègue repré syndicale qui est sur l’établissement de centre-ville et qui me demande de la tenir au courant si je veux formellement inverser mes choix, que ça peut être compliqué, et qu’ils ont vraiment besoin de moi. A ce stade je n’ai que des interactions über agréables avec les éventuels collègues de cet établissement, ils ont juste peur de ce nouveau CDI (ils ont un énorme attachement pour l’ancien) et que je me retrouve dans une situation où je suis ignoré, où le CDI fait office de perm comme ça a été mal compris … En vrai j’ai l’impression qu’ils se soucient plus de moi, sans me connaître, que ceux qui me côtoient depuis sept ans.
A côté, la collègue qui me stresse dans l’autre établissement a pété un câble à celle avec laquelle je m’entends bien parce que celle du centre-ville dont je risque de prendre le poste à la rentrée lui a dit quel établissement m’intéressait … Je ne voulais pas lui en parler, officiellement pour ne rien jinxer, officieusement ça ne la regardait pas. Elle me le déconseillait royalement, surtout avec la réforme de la section pro.
Et puis arrive début juin. Je reçois un mail du directeur de mon établissement secondaire pour annoncer qu’il le quitte. Je me dis mais punaise c’est une épidémie, c’est un sacré jeu de chaises musicales cette année.
Et là.
Je hurle.
Je pleure.
Je suis au boulot mais je vois personne et tout le monde s’en fout, donc je repleure un coup.
C’est lui qui reprend l’établissement où je me suis positionné.
Et là je sens comme un poids qui quitte mes épaules. S’il a des exigences, notamment pour le CDI, je n’ai jamais vu un directeur aussi humain et gentil. Et je le connais déjà.
Ca, c’était un vendredi. Le jeudi suivant, pendant ma pause déjeuner, après 14h (ouais …) je vais voir si mon courrier d’affectation est arrivé. S’il note bien LP, il me sort un truc en hyper centre-ville. Je commence à paniquer et j’appelle la secrétaire en catastrophe qui s’excuse, elle a fait plein de courriers (déjà que le lycée en question n’est pas pro). Je suis bien dans l’établissement que j’ai demandé, avec ce nouveau directeur qui me rassure (et qu’on m’envie dans mon lycée secondaire actuel de ce moment 😛 ).
Ca va un peu mieux à ce moment. Reste encore l’angoisse de la danse, à un peu plus de deux semaines du spectacle, le voyage en Italie de juillet, l’établissement actuel et la fin de l’année-là.
Je me sens vide, desséché. Eteinte, comme me dit un collègue. En mode autopilote, sans sentiments. Sans parler de la fatigue.
L’année se termine aussi mal que je le pensais. Je n’assiste pas au repas de fin d’année (j’ai bossé toute la semaine jusqu’au dernier jour midi pour que le CDI soit dans un état impeccable et que mon successeur ait un document le plus clair possible pour reprendre ça ~ c’est tellement ironique avec le recul quand je sais ce que ça a donné à la rentrée) parce que j’ai tellement mal aux dents. Ce n’est pas plus mal puisque la direction ne mentionne même pas mon départ durant le repas.
Ah, et ma blague à la collègue de l’autre établissement sur le fait qu’on allait me refiler le pull ? C’est un coup de pied au derrière, limite. Rien à part au revoir. Je m’attendais éventuellement à des fleurs (quand j’ai quitté mon établissement de stage après un an, j’ai reçu une orchidée) ou la bd réalisée par un ancien collègue sur l’établissement. Après sept ans. Même pas une mention.
A côté, dans mon établissement secondaire, les collègues m’ont offert un roman graphique et transmis deux cadeaux de l’établissement. Cent euros de chèque cadeaux à utiliser dans plein d’enseignes. Et cent cinquante spécialement pour ma librairie manga. Nommément ma librairie mangas. C’est tellement attentionné et réfléchi.
Pour rappel, j’ai passé en général un jour par semaine là-bas pendant sept ans. Ca m’a vraiment choqué.
Je suis allée à la journée pédagogique de mon nouvel établissement la veille de la fin d’année. Les collègues ont tous été adorables et anxieux de travailler avec moi, désolés du déménagement du CDI. Spoilers : je déteste l’ancien et suis bien content qu’il ait bougé.
J’ai quand même angoissé jusqu’à la reprise de septembre, avec les soucis de santé dès août, parce que je ne savais pas à quelle sauce j’allais être mangé, ni dans quel état j’allais trouver le nouveau CDI, comment seraient les élèves.
Spoilers : j’ai bossé dans une école de mecs en Irlande et un bahut réputé difficile essentiellement masculin pendant des années. En vrai, avec ma grande knatsche, je ne vois vraiment pas pourquoi c’est un point qui me faisait peur.
Bon par contre pour le nouveau CDI … le déménagement n’avait pas été complètement effectué quand je suis arrivé. J’ai dû moi-même descendre des plâtrées de livres. Les meubles étaient pour la plupart dans l’ancien, accessible d’une part via un escalier en colimaçon, minuscule, qui me faisait l’effet d’un vieil immeuble. Avec ma claustrophobie … Heureusement, l’espace était réutilisé par un collègue et sa section post-bac qui s’est mobilisé avec ses élèves pour me descendre tout ce que je voulais les premiers jours.
Heureusement. Avec mon épaule déglinguée j’ai encore porté des trucs pendant des jours pour remettre les livres en place (je ne demandais même pas que les déménageurs respectent le classement, mais juste ne foutent pas les livres en pile par terre ou les balancent pêle-mêle quand ils arrivaient sur les rayonnages).
Mais je m’y attendais. Un peu.
Je ne m’attendais pas vraiment à appréhender pendant presque tout le mois de septembre et faire des cauchemars où je me retrouvais dans l’ancien établissement. Où des personnels de direction débarquaient dans mon nouveau CDI ~ je les verrais de loin puisque deux murs sur quatre sont en verre ~ pour me dire qu’il y a eu une erreur et que je dois retourner dans mon ancien établissement.
Les dents. L’épaule. La perspective de devoir retourner à la situation précédente que je pensais avoir réussi à fuir. Le stress du bus le matin dont je n’ai pas du tout l’habitude, la peur de me perdre en y allant. Que personne ne fréquente le nouveau CDI. Que je sois encore traité comme une ombre.
Et puis les collègues complètement adorables. Les élèves tellement surpris que je puisse, ne disons même pas être cool, mais juste accueillant. Le lieu à créer intégralement. La prévenance des collègues, y compris en vie scolaire et direction qui me demandent régulièrement comment je vais, ce qu’ils peuvent faire pour m’aider.
Bon, après, toutes les mauvaises surprises, les habitudes prises des collègues et élèves, la gestion que je trouve désastreuse, je m’y attendais. Mais il y a complètement du potentiel et de la marge d’évolution.
Mais je me suis senti suffisamment à l’aise et presque moi pour aller au FIG le dernier jour de septembre. Je n’ai plus l’impression de retenir ma respiration toute la journée ou d’être sur le point de hurler, de me retrouver dans une atmosphère toxique.
J’ai l’impression que professionnellement parlant, ça va tellement mieux, et que peut-être je vais reprendre goût à mon métier. Et l’aimer de nouveau. Ca ne m’était pas arrivé depuis des années.
J’ai une place, ici. Ce n’est pas que je le pense. J’en ai une, c’est tout. Je suis utile et je peux utiliser mes différentes compétences. Shocking, turns out, j’en ai, ce n’était plus mon impression les années précédentes.
Et en plus y a du chauffage.
Je vous parlais aussi d’une aventure rocambolesque en mode administratif ^^,
Quelque chose qui me tenait à coeur une fois mon nom de famille modifié était de rééditer mes diplômes. Je suis très fier de mes études et je veux pouvoir avoir accès à ces documents, sachant qu’en plus j’envisageais de démissionner et éventuellement de changer de carrière.
Pour rappel, j’ai une licence d’anglais, un DUT métiers du livre et du patrimoine et un master d’info-com spécialité documentation. Et puis un bac et un brevet quand on va chercher plus loin.
Je commence par me rendre à la fac, fin janvier, espérant arriver pendant la période de battement entre les examens de premier semestre et la reprise. Je n’ai pas mal calculé. Je ne sais pas pourquoi je m’attends à ce qu’on m’envoie balader, alors j’imprime tout spécialement le texte de loi au cas où. Et en fait les gens sont adorables. La licence et le master ne sont pas dans les mêmes sections, donc je dois juste remplir deux formulaires, leur confier des copies de ma (trop cute) carte d’identité et mon document de changement de nom, et ils me contacteront. Ils me laissent chacun·e un espèce d’accusé de réception.
Je ne sais pas pourquoi, je reporte toujours la même opération à l’IUT, j’ai peur de ne trouver personne, que ça se passe mal … au final, je n’ai pas encore ramené mon DUT.
En revanche … je décide de profiter d’une formation pour déposer mon bac et mon brevet au rectorat, tout début février. La secrétaire est adorable, elle prend bien mes diplômes, mes justificatifs, et me propose aussi de rechercher mes notes du brevet que je n’ai jamais eues et qui m’ont toujours rendu très curieux.
Et j’attends. J’attends. Je me rends compte avec angoisse, quand je récupère très rapidement mes diplômes réédités à l’université (prévenu par mail, ils sont über organisés) que je n’ai pas eu de document pour accuser réception de mes diplômes originaux …
Je les rappelle plusieurs fois en mars. C’est la galère pour avoir quelqu’un au téléphone, probablement parce que … c’est toujours compliqué. Je finis par y aller. Si la réceptionniste est adorable, on me dit quand même « ah bah il aurait mieux valu tout envoyer par mail ». J’ai juste envie de dire si j’ai déjà pas de réponse quand je me suis déplacé ça m’aurait étonné que ne pas le faire de face m’assure qu’on fera attention à ma demande.
Fin mars, donc deux mois après le premier contact, je finis par envoyer un mail pour réexpliquer ma situation et renvoyer mes documents. Enfin sans le bac et le brevet parce que je n’avais pas de copie scannée et que, devinez quoi ?
Ils les ont perdus.
Voilà voilà.
Passé mi avril, j’apprends que les nouveaux documents sont imprimés et qu’ils vont bientôt m’être envoyés. Je n’en demandais pas tant, et je pense que j’aurais préféré aller les chercher.
Parce que selon eux …
J’ai eu mon bac dans les Vosges.
Ils ont bien écrit la ville de Moselle, hein. Mais ils ont noté les Vosges.
Je suis même pas sûr que ce soit valide, au final.
Mais pour être honnête, arrivé à ce stade, j’étais là … j’en ai marre.
Je rappelle que tout se mixe avec le stresse du boulot de la mutation de la danse de la logistique du mariage … Lalalalaaaa ….
Donc to be continued avec l’IUT cette année. J’ai mes mercredis après-midi maintenant, ça me simplifiera les choses (oui parce que les vendredis après-midis souvent les entreprises ont tendance à fermer plus tôt).
Et je me marre d’avance en me disant qu’il y a des chances que je recommence de toute manière cette danse dans quelques années XD
D’un point de vue plus léger et social, si j’ai choisi de couper les ponts avec plusieurs anciennes amies (je crois que l’une n’a d’ailleurs pas remarqué), j’ai une nouvelle voisine depuis cet été je crois bien. C’est une grande lectrice et on a été plusieurs fois en brocante ^^
Moins léger … l’Italie. J’ai fini par renoncer à y aller, en partie à cause de ces fichues dents, en partie aussi parce que l’organisation était trop compliquée. Le lieu était à deux heures de Florence, et s’il était très beau, il n’y avait rien de directement accessible à pieds dans les environs. Je ne suis pas à l’aise en voiture. Les autres membres de ma famille y allaient de leur côté. Je ne me sentais pas capable de gérer tout ça, sachant que je ne parle absolument pas italien (et apprendre fin mars pour fin juillet, en plus de toute ma regular shit, jamais je n’aurais pu essayer de travailler ça) ce qui m’a beaucoup pesé dans mes recherches pour les transports par exemple (genre un équivalent du TER).
Sachant que mon cousin a attendu fin juin, début juillet, pour se décider à me demander où j’allais rester (il n’a jamais eu la moindre suggestion), sachant que le mariage était le samedi et qu’il y avait brunch le dimanche. Et qu’il m’a tranquillement demandé ah mais tiens en fait t’aurais pas voulu être plus près ? … Je n’avais même pas réussi à m’organiser entre Florence et la ville du mariage …
J’ai dit stop. J’ai réalisé que l’idée de partir à l’étranger, dans ce pays, sans parler de mes problèmes de santé, je ne me sentais absolument pas safe, et que si j’essayais quand même de m’y rendre, il allait m’arriver quelque chose. Ce n’était pas le moment, pas la destination, pas de cette manière.
Je regrette de ne pas avoir pu assister à ce moment, mais absolument pas de n’avoir pas entrepris ce voyage de la manière dont j’avais déjà peiné à le mettre en place.
Rapidement, sur la danse (dont j’aurais pu parler en Lifestyle mais tant pis 😛 ). Je ne suis pas en stress par rapport à ça, malgré mon cours en plus et ses difficultés. Pour l’instant, c’est devenu une activité comme une autre, une heure ou une heure et demie dans une journée ou une soirée, où j’apprends et je m’amuse. J’essaie de ne plus en faire le focus principal de la journée et de le rendre trop important, de prévoir quelque chose avant et après.
Bon ça ne rend pas les cours plus simples avec les acrobaties diverses et variées qu’on essaie de me faire faire (non mais franchement une roulade arrière XD).
J’aime toujours autant l’aspect social qui est lié à cette activité et au lieu, je ne sais pas si je pourrais m’en passer. Il y a eu notamment deux soirées organisées par l’académie pour soutenir les copines du cours de street en équipe (je vous reparlerai du contexte prochainement) et je me suis retrouvé par hasard à donner un coup de main pour la mise en place et l’accueil.
J’aime beaucoup ^^ c’est un peu comme avec l’association de bénévoles, même si je n’ai pas fait beaucoup d’activités avec eux, à part la gestion de la buvette pendant la fête du quatorze juillet et du forum des associations en septembre. Ca ne me dérangerait pas de participer plus souvent à des manifestations culturelles.
Un bilan qui commence clairement mal, mais c’est chouette de le voir évoluer pour gagner en positif.
Je me sens plus heureux que début 2023, clairement. Je n’ai pas ce sentiment un peu foufou et enthousiaste comme il y a quelques années quand j’ai déménagé. J’ai l’impression que c’est plus raisonnable, mature, un peu plus adulte. Mais que ce n’est pas suffisant.
Au final … je ne sais pas qui je veux être. Je veux me donner du temps pour essayer de mieux me comprendre et savoir ce que je veux faire de moi et de ma vie.
Et de votre côté ? Comment s’est passée votre année 2023 ?
C’était le dernier bilan ! Merci de votre attention parce qu’il a encore une fois été fin long. J’espère que ces petits points sur les différentes facettes de 2023 vous ont plu ! A bientôt pour d’autres aventures 😛